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jeudi 18 décembre 2014

portrait : Pierre-Alexandre Bédard


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   Québec - Il y a près d'une quinzaine d'années, là-bas, loin dans le nord, à Chibougamau, il y avait un ti-cul qui, avant et après les classes, montait sur son vélo et filait jouer neuf trous de golf presque à tous les jours. Le ti-cul a grandi, il a quitté sa ville natale et est entré à l'université où, à sa toute première session, il a remporté le titre de joueur universitaire par excellence, rien de moins!
   Le ti-cul en question est Pierre-Alexandre Bédard et ce n'est plus un gamin que l'on a rencontré, quelques jours après avoir été couronné, à l'issue de la saison de golf du Rouge et Or de l'Université Laval. Il y avait plutôt devant nous un jeune adulte décidé, éveillé aussi, et plein d'énergie, sûrement cette belle énergie motivant ceux qui réussissent.
   ''En devenant le joueur par excellence universitaire au Québec, j'ai du même coup obtenu le titre de recrue de l'année. J'en suis bien fier'', lance sans aucune prétention le jeune homme.
   Bon début de saison
   Quand on discute avec Pierre-Alexandre Bédard de ses exploits et de ses rêves, on devine que l'on a affaire à un véritable athlète et probablement à une future étoile. Le talent est là, la détermination aussi, pas de doute là-dessus. Ses résultats, depuis qu'il fait de la compétition, le prouvent. À sa première année comme amateur, après avoir quitté les rangs juniors, il visait se rendre aux Championnats canadiens. Non seulement s'est-il qualifié, mais ses performances lui ont permis de se retrouver dans l'équipe du Québec!
   La saison 2014 s'est déroulée de la même façon, c'est-à-dire comme ses débuts pleins de promesses sur les circuits amateurs. Sachant qu'il avait de fortes chances de joindre les rangs du Rouge et Or, Pierre-Alexandre voulait néanmoins se démarquer et ainsi ne laisser aucun choix aux entraîneurs de Laval que celui de le prendre dans leur équipe.
Recevant le trophée André-Gagné au Duc de Kent 2014.
   ''J'ai connu un bon début de saison, raconte le jeune homme de 20 ans. Au tournoi Alexandre de Tunis, j'ai terminé sixième. Il s'agissait de ma meilleure performance dans un tournoi majeur alors que j'avais l'impression de ne pas avoir si bien joué que cela. C'était donc encourageant!''
   La semaine suivante, au Duc de Kent, il terminait deuxième puis, au Championnat provincial, quatrième. Sa deuxième place au Duc de Kent lui a permis d'obtenir le trophée André-Gagné, remis au meilleur joueur du tournoi de la région de Québec. ''Ce fut spécial de recevoir ce trophée des mains de M. Gagné lui-même'', de préciser P-A qui jouait sous les couleurs du club de Cap-Rouge.
   Par la suite, la saison universitaire s'est mise en branle et il a été dominant avec entre autres une victoire dès le premier tournoi.
   Leadership
   Entraîneur en chef de l'équipe du Rouge et Or, Élie Anquetil souligne les qualités de leader du jeune homme: ''Il travaille très fort sur tous les aspects du jeu et a énormément de talent. Il est créatif sur le parcours, maîtrise bien tous les coups et frappe très fort. Ce qui le démarque des autres, c'est son leadership et son très grand désir de vaincre. Nous n'avons pas fini d'entendre parler de lui!''
   L'assistant-coach Mathieu Paradis a aussi beaucoup aidé P-A Bédard et il est clair, de la façon dont il en parle, que le jeune joueur est très reconnaissant envers celui qui l'a pris sous son aile il y a quelques années. ''Mathieu me suit depuis 2011 et j'ai beaucoup appris avec lui,'' précise-t-il avec visiblement beaucoup de respect.
L'entraîneur Mathieu Paradis.
   Quant au principal intéressé, il n'hésite pas lui non plus à souligner le bon travail de la recrue du Rouge et Or. ''J'ai rarement vu un joueur aussi curieux, passionné, insiste-t-il. C'est le genre de golfeur qui hausse son niveau de jeu en compétition, qui est toujours là lorsque ça compte. Et cela, c'est le signe d'un excellent athlète.''
   Tiger, toujours Tiger
    Visiblement, le champion universitaire se plaît au sein de l'équipe du Rouge et Or. Il apprécie le programme permettant aux nouveaux de jouer avec des anciens. Côtoyer les Max Gilbert, Sonny Michaud et Clément Herviou, entre autres, l'aide beaucoup, soutient-il.
   S'il aime leur compagnie, ils ne sont pas ses idoles pour autant. Et ce ne sont pas les petits nouveaux sur les circuits majeurs tels Rory McIlroy ou Rickie Fowler non plus. Son idole c'est Tiger Woods, personne d'autre.
   ''Depuis que je suis tout petit que ce gars-là m'en met plein la vue!, s'exclame Pierre-Alexandre. Et ne vous en faites pas, Tiger va revenir, il va retrouver les sommets.''
   Son père figure certainement dans cette liste des personnes qu'il admire. Il veut même suivre les traces de celui qui a été de nombreuses années directeur du golf et du centre de ski de Chibougamau avant de se retrouver à la tête de sa propre entreprise.
   ''C'est ce que je veux faire, tranche le jeune golfeur. Je veux travailler dans le domaine du golf, sinon me lancer en affaires.''
   Il retourne régulièrement dans sa ville natale qu'il dit ne jamais oublier. ''À Noël, c'est sûr que j'y retourne.''
   Se pourrait-il alors qu'en cette période de fêtes de fin d'année, brille une étoile de plus dans le décor nordique, loin là-bas dans le Nord-du-Québec?


DERNIÈRE HEURE:  Sur la site officiel de la PGA, section Champions Tour, le tournoi Championnat de Québec est au programme et se tiendra de nouveau à Québec du 31 août au 6 septembre 2015.


*Droits d'auteur Martial Lapointe. Toute reproduction de ce texte doit recevoir l'approbation de l'auteur.



 

lundi 15 décembre 2014

équipement : l'entrainement hivernal


   Québec - ''L'hiver, on travaille surtout sur le long terme alors que l'été, on répare. On essaie d'améliorer les golfeurs sans qu'ils remettent en cause leur saison de golf.''
   Le jeune pro enseignant parlait ainsi pendant que le vent soufflait, la neige, presque du grésille, tombait, et il y avait ces gens qui marchaient, le dos courbé, grosses bottes aux pieds et... sac de golf à l'épaule! Un anachronisme total, comme si des farfelus s'amusaient à se promener sur la plage chaussés de raquettes ou de skis à neige en pleine canicule de juillet!
   ''Aujourd'hui, en raison des mauvaises conditions, c'est sûr qu'il y a un peu moins de monde, mais déjà pour cet hiver, on a augmenté notre membership, on compte 50 nouveaux membres'', précise Keven B. Tremblay, le jeune pro rencontré dans les locaux de Golf Évolution sur la rue Bouvier, à Québec.
   En mode golf
   Ce dernier fait partie de l'équipe d'enseignants de golf actifs, au cours des prochains mois, chez Golf Évolution, ce centre d'entraînement intérieur qui a récemment fait l'objet d'un partenariat avec l'équipe de B2Golf, sur la rive sud, à Lévis. Outre Keven B. Tremblay, les pros qui aident les golfeurs dans ce centre sont Yvan Beauchemin, Pierre-Luc Darveau, Max Beaulieu, Pierre-Luc Bergeron, Nicolas Fortin et Jason Lambert.
   La brochette est quelque part impressionnante, tous des noms qui ont fait leur marque dans ce domaine. À 28 ans, Keven B. Tremblay est directeur de l'Académie de golf à La Tempête, à Lévis, où il travaille avec un vénérable vétéran du nom d'André Gingras.
L'enseignement est fait selon le physique de chacun.
   Selon Keven, l'entraînement intérieur, durant l'hiver, diffère passablement de celui estival. L'entraînement mais aussi l'enseignement qui est davantage axé sur les résultats à long terme.
   ''L'hiver, explique-t-il, on peut davantage placer les joueurs qui suivent des cours, en mode golf, c'est-à-dire les faire travailler sans penser aux résultats immédiats. Ils peuvent corriger des erreurs sans gâcher leur saison.
   ''L'été, poursuit-il, on ''répare'' pour les prochaines rondes de golf, l'hiver on corrige pour les prochaines années.''
   Bio-mécanique
   Pendant qu'il raconte tout cela, la porte du centre Golf Évolution ouvre régulièrement, laissant entrer le froid mais aussi ces étranges personnages à l'échine pliée que l'on peut appeler golfeurs d'hiver. Ils sont tous de gabarits différents, fait remarquer Keven B. Tremblay.
   ''C'est là un point que l'on ne peut plus négliger lorsqu'on parle d'enseignement du golf, précise le jeune homme. Il n'y a pas un golfeur identique physiquement, pas un avec la même flexibilité, la même forme physique.
   ''Il faut donc tenir compte de la bio-mécanique de chacun, continue-t-il très concentré au point qu'il n'entend plus le vent hurler dehors. Si quelqu'un a des petits bras, c'est sûr que son élan arrière ne sera pas le même qu'un golfeur élancé.''
   Selon lui, en cinq minutes, il est possible de faire un test bio-mécanique qui guide les enseignants sur neuf points précis de l'élan.
   Pas réapprendre
   Il insiste, les cours de golf l'hiver ou l'entraînement en salle sont une bonne occasion pour corriger et non pas réapprendre le golf.
Keven B. Tremblay, l'un des pros enseignants au centre Golf Évolution.
   ''Bien des joueurs hésitent à prendre des cours, dit-il, par crainte d'être obligés de tout changer dans leur élan. Ce n'est pas vrai qu'il faut recommencer à zéro. On travaille avec l'élan de la personne, on essaie même de mettre à profit ses années passées comme golfeur pour corriger le problème.''
   Et bien souvent, ce problème peut en être un physique. Des douleurs surviennent lors de l'exécution et l'entraînement hivernal demeure une belle occasion d'oublier les résultats (que l'on veut immédiats l'été) pour justement soigner cette blessure.
   Donc dans la région de Québec, il existe deux endroits pour ce type d'entraînement intérieur, soit sur la rue Bouvier, pour la rive nord, et les locaux de l'UQAR du côté de Lévis.
   Il existe différentes formules d'abonnement, au mois ou pour la saison.
   ''Chaque abonnement vient avec une analyse d'élan'', souligne Keven B. Tremblay derrière le comptoir d'accueil de Golf Évolution, pendant qu'en arrière-plan, les balles frappant les murs résonnent, enterrant quelque peu les plaintes hivernales de cette mini-tempête qui est tombée sur la province, la semaine dernière.
  
  


jeudi 11 décembre 2014

portrait : andré gingras



   Fort Lauderdale, Floride - ''J'ai vite compris que je ne gagnerais pas ma vie en faisant de la compétition. C'est pour cela que j'ai pris cette décision, en 1983, et je suis parti observer les meilleurs enseignants de golf.''
   Les paroles d'un sage, celles d'André Gingras, un pro de la région de Québec qu'on ne peut dissocier de l'enseignement du golf. ''Et pour vendre des bâtons, ajoute-t-il, je n'étais guère meilleur. Alors j'ai misé sur l'enseignement et je ne le regrette pas du tout.''
   Puis on se rend avec lui au champ d'exercice du club Inverrary en Floride, où, évidemment, il donne des cours de golf aux Québécois pendant l'hiver. Il marche d'un pas solide, ce pas qu'ont ceux et celles qui ne veulent pas s'arrêter.
   ''Si tu arrêtes, dit-il, tu tombes. Il faut toujours s'occuper, faire des recherches, fouiller, s'améliorer.'' Oui, on parle à un sage! À un observateur, aussi, celui qui est toujours attentif, qui ne veut rien manquer. Et tout au long de l'entretien, cette façon de faire revient souvent dans ses propos, dans les histoires de son long passé qu'il raconte.
   La route des USA
   ''Le premier séminaire américain auquel j'ai assisté, se souvient-il, c'était à Bâton Rouge en Louisiane et c'est Davis Love II qui le donnait. Pendant un cours, il a demandé à un membre du club de s'élancer. Pendant des minutes, il n'a rien dit, il l'a juste observé, l'a juste regardé frapper des balles. Puis il a discuté un peu avec lui. L'homme lui a précisé qu'il avait toujours eu une slice et qu'il n'avait jamais été en mesure de jouer du bon golf.
   ''L'instructeur Love lui a donné quelques petits trucs, poursuit M. Gingras, et dès qu'il s'est de nouveau élancé, il avait un hook, un beau crochet vers la gauche! J'ai compris que cela était l'une des clés d'un bon prof de golf, corriger un problème par son contraire.''
   Tout cela s'est passé en 1983, l'année où, comme il l'a dit, il a décidé de prendre la route pour les USA afin d'aller observer les meilleurs. C'est aussi à ce moment-là qu'il est devenu ami avec l'un des meilleurs enseignants de golf au monde, Chuck Cooke.
   ''Lors d'un séminaire à Palm Beach, en Floride, il était là et on a beaucoup travaillé ensemble, relate-t-il. Chuck m'a dit que j'étais toujours le bienvenu à Barton Creek au Texas, là où il travaillait. Je l'ai pris au mot. Je suis parti quelques jours plus tard en voiture jusqu'à Austin sans le prévenir. Je me suis installé près du champ d'exercice et je l'ai observé de longues heures. Il a aimé mon attitude et, par la suite, je l'ai suivi souvent. J'allais l'observer dans les cliniques qu'il donnait un peu partout, en Californie, en Arizona... J'ai appris beaucoup de lui.''
   Le Saint-Laurent
   Donc la notion enseignement du golf et le nom André Gingras, au Québec, ne font qu'un. Au-delà de son travail d'enseignant et de professionnel dans des clubs comme Orléans, Courville (aujourd'hui Montmorency), Lorette et maintenant pro enseignant à La Tempête à Lévis, il y a aussi son implication dans la création du club Saint-Laurent, sur l'île d'Orléans, qu'il ne faut pas oublier.
   ''J'étais pro au Orléans et je croyais qu'un parcours de 18 trous sur l'île aurait sa place, raconte-t-il. J'en ai rencontré des cultivateurs à qui je demandais de me vendre du terrain pour construire un club de golf! On a finalement ouvert le parcours en juillet 1973. On vendait des actions à 400$! C'était énorme! Malheureusement, on a fait faillite en 1977 et on a dû s'en départir.''
   L'exemple européen
   À 73 ans et avec tout son bagage de pro enseignant, André Gingras peut se permettre de poser un regard critique et de donner son opinion sur la situation actuelle du golf. Selon lui, il faut recréer une clientèle à partir de la base et l'exemple des clubs européens l'inspire.
   ''Le golf est un sport très, très difficile, soutient-il sans aucune hésitation. Juste faire lever la balle, pour les débutants, c'est déjà tout un défi! Alors il faut partir de la base, faire progresser les adeptes par étapes et peut-être enlever quelques règles. En Europe, des clubs enseignent à leurs membres, dès le départ, les rudiments du golf et la façon de le pratiquer puis ils leur remettent leur carte
de handicap. Ils prennent le temps de bien initier les membres.
Il a parcouru les USA pour observer les meilleurs enseignants de golf.
   ''Les techniques d'enseignement aussi progressent, s'améliorent, continue-t-il, et cela aide les gens à être plus à l'aise avec ce sport. Si les golfeurs n'ont pas de plaisir parce que tout est trop compliqué, ils vont abandonner.''
   Le paradis
   Cette idée de rendre plus simple la pratique du golf, André Gingras l'incorpore dans sa méthode d'enseignement.
   ''Il y a toujours les règles de base à suivre pour bien enseigner le golf, dit-il, comme d'abord partir avec la bonne prise et la bonne posture. La prise pour que la face du bâton soit la bonne lors de l'impact, et la posture pour la rotation et l'équilibre. Sauf qu'il faut prendre en considération la physionomie de l'élève, sa flexibilité aussi. Et là tu dois t'ajuster, trouver des trucs pour l'aider à bien frapper une balle. Parfois, tu peux donner dix conseils, dix manières de faire pour dire la même chose avant que l'apprenti trouve celle qui lui donne le déclic.''
   Quand il explique tout cela, André Gingras est d'un calme parfait mais dans le ton, on sent toute sa passion, tout son amour même, pour son métier. Un sage, qu'on disait, un observateur également, mais comme bien des adeptes de golf, un passionné.
   Un passionné qui est présentement au paradis, tient-il à préciser. Et ce paradis, pour lui, c'est le club La Tempête où il travaille depuis 2009.
   ''Je ne veux pas m'arrêter, comme je vous l'ai dit, mais je sais bien que je vais finir ma carrière à cet endroit et c'est tout un privilège, estime-t-il, visiblement ravi. Il y a à l'Académie de golf de La Tempête une ambiance de développement, d'innovation et de recherche qui cadre parfaitement avec ma façon de travailler et cela, bien sûr, c'est formidable!''
   Pas de regret
   Les années où, enfant, il s'était créé un petit parcours sur le terrain familial, celles où il faisait la longue route pour aller aux tournois juniors à Montréal, celles encore où il remportait les titres amateurs et professionnels, celles où il parcourait les États-Unis pour se perfectionner dans l'enseignement, sont à la fois loin derrière lui et toutes proches dans sa tête et son coeur.
   Et quand il jette un coup d'oeil sur tout cela, l'enseignant n'a aucun remord, ne regrette absolument rien de sa longue carrière.
   ''Je recommencerais sans changer grand chose'', déclare-t-il tout de go sans trop s'attarder sur le passé. De toute façon, il n'a pas le temps de le faire, il veut juste continuer, ne pas s'arrêter.

 *Droits d'auteur Martial Lapointe. Toute reproduction de ce texte doit recevoir l'approbation de l'auteur.

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samedi 6 décembre 2014

compétition : qualifications LPGA 2014 - 3


   Daytona Beach, Floride - Habituellement, les coups de départs avec le bois un de Maude-Aimée Leblanc sont 30 verges plus longs que ceux de ses compagnes de trio. Ce samedi, au 18e trou des qualifications de la LPGA à Daytona Beach, la balle de la Sherbrookoise est allée encore plus loin, soit 50 verges de plus, tellement elle y a mis toute la gomme, déterminée comme jamais à jouer la ronde du lendemain. Et elle y sera à cette cinquième partie décisive.
   Sur le tableau des meneuses, tout juste avant la ligne où il est écrit ''coupure à plus deux'', apparaît le nom de Leblanc. Son score de moins deux pour la 4e ronde lui a permis d'être parmi les 70 joueuses disputant la dernière partie des qualifications, celle qui pourrait lui permettre de se retrouver sur la LPGA en 2015.
   Son coup de canon, au 18e trou, donnait l'impression qu'elle voulait faire payer à sa balle l'oiselet d'environ huit pieds raté le trou précédent. Elle aurait passé à moins trois, une position plus confortable.
   ''Non, je ne regrettais pas ce coup roulé. Je l'ai bien frappé mais la balle a sautillé sur le vert. S'il y a un coup que j'aimerais reprendre, ce serait plutôt ma courte approche au 18e. J'aurais aimé placer la balle plus près de la coupe'', de raconter celle qui devra se retrouver parmi les 20 meilleures, ce dimanche, pour obtenir son laissez-passer à temps plein pour le grand circuit.
   À la plage
   Maude-Aimée Leblanc s'élançait dans le premier trio du matin, sur le parcours Jones du LPGA International, son préféré. Elle a commis deux bogeys qu'elle a effacé avec quatre oiselets.
   Après la partie, elle analysait son jeu et convenait avoir fait quelques petites erreurs au début, mais que tout s'était replacé petit à petit.
   ''Je poussais vers la droite mes fers longs et tirais à gauche mes wedges, contrairement à la veille. Sauf qu'au moins, je vais jouer demain'', a-t-elle lancé confiante même si elle devait attendre encore des heures pour être officiellement confirmée pour la partie du lendemain.
   ''Je m'en vais à la plage pour attendre sagement le courriel qui me donnera mon heure de départ pour la dernière ronde'', a-t-elle glissé, un large sourire au visage.
   Malchance
  Du côté de Sara-Maude Juneau, sa position de départ, en cette quatrième journée, soit à égalité en 40e place, lui donnait espoir d'être de la ronde finale. Après un premier neuf de trois bogeys et trois oiselets pour la normale, elle s'est effondrée sur le neuf de retour. Elle y est allée de trois normales, cinq bogeys et un double bogey pour plus sept, une marque qui l'éliminait de la compétition du dimanche.
Sara-Maude Juneau ne cachait pas sa déception au 18e trou.
   ''Je ne sais pas ce qui s'est passé...'' Elle n'a pas prononcé ces paroles, après sa partie, mais les a soupirées, déçue à l'extrême, avant de reprendre: ''J'ai joué de malchance. Je frappais des bons coups mais je n'obtenais pas de bons résultats. Parfois, la balle tombait où je le souhaitais mais elle faisait un mauvais bon qui me pénalisait.''
   Et c'est ainsi que peu à peu, la malchance a joué sur la confiance et les erreurs ont survenues.
   ''C'est dommage, j'ai travaillé fort au cours des derniers mois pour réussir ici et je connais ce mauvais neuf, a-t-elle exprimé. J'ai maintenant besoin d'une pause. Je vais retourner au Québec pour les fêtes, oublier cette partie et me concentrer sur ma prochaine saison sur le Symetra Tour.''
  
 *Droits d'auteur Martial Lapointe. Toute reproduction de ce texte doit recevoir l'approbation de l'auteur.

vendredi 5 décembre 2014

compétition : qualifications LPGA 2014 - 2


   Daytona Beach, Floride - L'une préfère le Hills Course, l'autre le Jones Course. Ce samedi, Sara-Maude Juneau et Maude-Aimée Leblanc joueront justement leur parcours préféré du LPGA International, à Daytona Beach, et cela tombe bien car cette quatrième ronde est déterminante, seulement les 70 meilleures pourront jouer le lendemain.
   Toutes deux ont joué moins un en troisième ronde et toutes deux ont dit être confiantes pour attaquer cette fameuse quatrième journée, lorsque rencontrées après leur partie. Avec sa marque globale de 216, Juneau se retrouve en 40e position à égalité avec sept autres joueuses, pendant que Leblanc, avec 220, occupe la 78e place avec 13 autres filles.
   ''Les deux parcours sont corrects, mais j'ai une petite préférence pour le Hills, a dit Juneau. Le Jones, quand le vent se met de la partie, ouf!¸ ça devient un bon défi.''
   ''J'ai de bons souvenirs sur le Jones et je suis contente d'y jouer la prochaine partie'', a quant à elle exprimé Leblanc en faisant référence au dernier tournoi du Symetra Tour qui se tenait sur ce parcours, cet automne, tournoi dont elle a occupé la tête les trois premiers jours.
   Toute relaxe
   Quand elle a quitté l'abri des pointages, après sa troisième ronde, Sara-Maude Juneau affichait une mine très décontractée. En fait, elle était comme sur le terrain où elle s'exécutait avec application, certes, mais aussi de manière très détendue.
Sara-Maude Juneau occupe actuellement la 40e place avec sept autres joueuses.
   ''Je suis comme cela, a-t-elle lancé, je suis toute relaxe, autant en compétition que dans la vie.C'est ma manière d'être, de jouer. J'y vais un trou à la fois, un coup à la fois. Je ne surveille jamais les pointages, je regarde juste ma position et celle de quelques amies.
   ''Il ne faut pas être stressée pour ce genre de compétition qui s'étend sur cinq jours, a-t-elle poursuivi. C'est quand même 90 trous de golf de suite et il faut être en forme et reposée. Il ne faut pas nécessairement aller s'épuiser sur le terrain d'exercice après la partie.''
   Elle a commis deux bogeys au départ, soit au premier et au quatrième trous, qu'elle attribue à des erreurs de chipping.
   ''Ouais, ce sont des erreurs de chipping, a-t-elle repris, mais si j'avais placé ma balle sur le vert, je n'aurais pas été obligée de faire ces petits coups d'approche et il n'y en aurait pas eu d'erreurs de chipping...''
   Trois oiselets au 9, 13 et 15e trous ont toutefois effacés ces erreurs.
   Du travail
   Maude-Aimée Leblanc a parlé d'une partie avec des hauts et des bas lorsqu'elle a quitté le dernier trou après la troisième ronde de ce vendredi.
Maude-Aimée Leblanc sait qu'elle devra travailler fort ce samedi.
   ''J'avais de très bons coups suivis tout de suite de très mauvais coups, a-t-elle émis les dents un peu serrées. Avec mes wedges,la balle partait vers la droite. Je ne comprends pas, je n'ai jamais fait cela.''
   Bien qu'elle soit confiante, elle ne cachait pas que sa position n'est pas ce qu'il y a de mieux à la veille des jours décisifs.
   ''Je suis positive pour la prochaine ronde, a-t-elle raconté, mais je sais trop bien que beaucoup de travail m'attend si je veux jouer dimanche.''
   Donc, à l'issue de la quatrième ronde de ce samedi, les 70 meilleures (et égalité), sur les 154 joueuses inscrites, pourront continuer dimanche. À la fin du tournoi, les 20 premières obtiennent leur carte sans restriction de la LPGA, et celles terminant entre la 21e et la 45e position auront un laissez-passer restrictif.
   La Sud-coréenne Ha Na Jang mène le bal avec un total de 205, soit moins 11.


 *Droits d'auteur Martial Lapointe. Toute reproduction de ce texte doit recevoir l'approbation de l'auteur.   

jeudi 4 décembre 2014

actualité : qualifications LPGA 2014 - 1


   Daytona Beach, Floride - L'une a pris le départ au matin à 8h33, l'autre à 9h17. La veille, la première a joué 71, la seconde, 76. Elles n'ont qu'un but d'ici ce dimanche: jouer du golf parfait pour ainsi entreprendre la prochaine saison avec les meilleures au monde, retourner au sommet, sur le circuit de la LPGA.
   Sara-Maude Juneau de Québec et Maude-Aimée Leblanc de Sherbrooke bataillent depuis mercredi pour obtenir à nouveau leur carte de la LPGA. Elles souhaitent retourner sur le grand circuit en 2015, comme cela avait été le cas en 2013. Elles participent donc au stage final des qualifications qui se tient à Daytona Beach en Floride.
   Lors du dernier tournoi du Symetra Tour, circuit école de la LPGA, elles avaient bien failli obtenir cette précieuse carte sans être obligées, ce mois-ci, à passer par les qualifications. Maude-Aimée avait dominé le tournoi les trois premières journées mais avait glissé de quelques rangs lors de la dernière ronde, tandis que Sara-Maude était revenue parmi les dix meilleures pour ensuite perdre quelques places à la fin de la compétition. Toutes deux avaient échoué de peu et doivent maintenant participer à ce stage final.
   24e à égalité
   Juneau se retrouve 24e à égalité avec 21 autres golfeuses après la première ronde. Elle a calé pas moins de cinq oiselets, dont trois sur le neuf de retour qui ont toutefois été enterrés par deux bogeys et un double bogey.
   Quant à Leblanc, elle a connu une premier neuf (elle partait sur le neuf de retour) plutôt difficile avec cinq bogeys. Sur l'autre neuf trous, elle a joué moins un, soit deux oiselets et un bogey.
   La meilleure Canadienne est Rebecca Lee-Bentham, de Toronto, à moins deux, soit 70. Elle se retrouve à quatre coups de la meneuse, l'Américaine Cadey Grice qui a joué 66.
   Plusieurs Canadiennes
   Les deux Québécoises ne sont pas les seules, loin de là, à représenter le Canada dans cette suite de cinq rondes où leur avenir pour les douze prochains mois (et peut-être le reste de leur carrière) se joue. Pas moins de onze Canadiennes au total tentent leur chance.
   Parmi elles, la vétéran Lori Kane (plus 6 en première ronde), de l'Île-du-Prince-Édouard, est du nombre. Celle qui a déjà à son actif quatre victoires sur le circuit de la LPGA, doit elle aussi refaire ses classes pour demeurer avec les meilleures en 2015.
   La délégation canadienne à ces qualifications est la plus importante avec celle de la Corée du Sud qui compte elle aussi onze participantes. Tout juste derrière, on remarque l'Australie avec neuf joueuses, la Thaïlande avec sept et la Suède et la France avec six golfeuses.
   Quand on pense que le monde du golf n'est pas en très grande forme au pays, cette forte délégation canadienne qui vise à atteindre les sommets nous incite à retrousser le coin des lèvres et à y voir quelque chose de très encourageant!
   Les 20 meilleures
   Quelque 154 professionnelles s'affrontent jusqu'à samedi soir. Pour la ronde finale du dimanche, elles ne seront plus que 70 et, de ce nombre, les 20 meilleures obtiendront leur carte de la LPGA avec plein privilèges. Celles se qualifiant entre la 21e et la 45e position, recevront un laissez-passer ''conditionnel''.
   Outre Lori Kane, quelques autres noms apparaissant sur la liste des pros inscrites ne sont pas très étrangers aux amateurs de golf. Trois joueuses tenteront d'aller rejoindre leur soeur sur le grand circuit, soit Ju Young Park (Hee Young), Ariya Jutanugarn (Moriya) et Madison Pressell dont la soeur Morgan est une figure bien connue du circuit.
Cheyenne Woods tente elle aussi de jouer sur la LPGA en 2015.
   Une championne du US Open essaiera elle aussi à regagner sa place avec les meilleures, soit Birdie Kim. Cette dernière avait été la première surprise de voir sa balle, au dernier trou du tournoi en 2005, entrer dans le trou après s'être élancée de la fosse de sable en bordure du vert. Elle prenait ainsi la tête par deux coups et enlevait par la même occasion toute chance à Morgan Pressell, justement. Celle-ci attendait derrière, dans le dernier groupe, et quand elle a vu la balle de Kim disparaître sur le vert, elle savait que le tournoi venait de lui échapper.
   Une autre joueuse à surveiller est Cheyenne Woods (moins 4 en première ronde), la nièce d'un certain Tiger qui a en poche pas moins de 79 victoires sur les circuits professionnels. En 2014, Cheyenne Woods a participé à cinq tournois de la LPGA, le circuit qu'elle souhaite, tout comme Juneau et Leblanc, atteindre pour de bon. Golf Martial Lapointe y sera pour vous tenir au courant du travail des Québécoises.

Lien pour résultats: http://www.lpga.com/golf/owned-event-pages/qualifying-tournament.aspx

 *Droits d'auteur Martial Lapointe. Toute reproduction de ce texte doit recevoir l'approbation de l'auteur.

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Très grosse nouvelle dans le monde du golf à Québec avec l'arrivée de B2Golf au sein de l'entreprise Golf Évolution sur Bouvier à Québec. Le groupe de pros de la rive sud, Pierre-Luc Bergeron, Maxime Beaulieu, Nicolas Fortin et Pierre-Luc Darveau continueront d'opérer les activités dans les locaux de l'UQAR à Lévis pendant l'hiver, tout en se joignant à l'équipe de la rive nord composée de Keven B. Tremblay, Vincent Aubert, Yvan Beauchemin et Jason Lambert. ''Cela va être un gros club de golf hivernal'', se plaît à dire Pierre-Luc Bergeron qui invite les amateurs de golf à des journées portes ouvertes cette fin de semaine. Le centre d'exercice couvre 7750 pieds carrés, compte 20 espaces de frappe, un vert pour les coups roulés, un autre pour les approches, une fosse de sable et plus encore. Pour plus d'information: 418-522-4779.
 

lundi 1 décembre 2014

parcours : park ridge


   Lake Worth, Floride - Quand on sait que la Floride est une immense plaine marécageuse sans fin, se retrouver au club de golf Park Ridge devient alors toute une expérience. Il y a d'abord l'incrédulité qui s'installe, le doute, même, puis peu à peu, le ravissement. Et à la fin de la partie, on est tout simplement comblé!
   Sur le logo du club Park Ridge, à Lake Worth, près de West Palm Beach, il y a des courbes stylisées donnant à penser que le terrain court à travers des collines. On le rappelle, la Floride est une plaine à l'infini et quand il y a des collines, ce sont des déchets qui y sont entassés. Et c'est le cas de ce terrain de golf, un ancien lieu de déchets solides et de débris de toutes sortes sur lequel on y a construit un terrain de golf!
   Les odeurs en moins, bien sûr, puisque ce site de remisage des déchets est fermé depuis des années. L'idée d'y construire un parcours de golf a germé au début des années 2000 et, en 2007, le club accueillait ses premiers golfeurs. L'association entre les autorités du comté et les dirigeants de l'entreprise Solid Waste Authority a conduit à ce projet.
   Des allures de links
   Une idée originale puisque contrairement à tous les autres terrains de ce secteur, on doit tenir compte des dénivellations sur chacun des trous. Et ça commence dès le premier trou; difficile d'y croire mais on doit s'élancer en direction d'un trou dont on ne voit pas le vert, caché derrière une colline! Puis cela continue sur cette note, celle de toujours se surprendre de calculer les coups en tenant compte des dénivellations.
Les verts sont en parfait état et très rapides.
   Les quatre premiers trous sont tous en montant au départ, mais se terminent avec une descente en direction des verts. Au cinquième, tout se passe en montant et, en plus, l'allée est dangereusement inclinée vers la gauche, vers les broussailles à éviter à tout prix.
   Au huitième, le trou jugé le plus difficile, le deuxième coup doit survoler un précipice tout en pente, vers le bas où se cache le vert. Une affiche au tertre de départ y a été installée pour guider les golfeurs tellement le trou est hors du commun, du moins en Floride.
   Il faut aussi affronter les vents. Ce qui donne d'ailleurs à Park Ridge des allures de links.
   Le parcours est une normale 72 comptant six normales 3, six normales 4 et donc six normales 5 dont quatre se retrouvent sur le second neuf trous.
   Des airs de Californie
   Sur le tertre de départ du 12e trou, on est encore étonné par l'expérience en cours, celle de se retrouver sur des collines floridiennes! Le tertre est surélevé, à ses pieds un vaste précipice au-dessus duquel plane, élégant et gracieux, un balbuzard à la chasse. Le ciel moutonné dessine des ombres sur l'allée. Le spectacle est à la fois beau et surprenant.
   ''Des airs de Californie en pleine Floride'', lance alors un compagnon de jeu.
   Tout à fait et ce genre de précipice s'étirant sous nos yeux, il y en aura plusieurs autres jusqu'à la fin de ce parcours unique, comme se plaisent à le rappeler les responsables du club. Et ils ont raison. D'autant plus que le club participe au programme Audubon Corporative Sanctuary, ce qui rassure lorsqu'on se retrouve sur une montagne de déchets.
   Le club Park Ridge est abordable et mérite d'être joué plus d'une fois, ce qui sera notre cas. Outre cette particularité de rouler au milieu des collines, il y a l'occasion de jouer un terrain de qualité, pas facile et où des qualifications pour la Honda Classic s'y sont déjà tenues.
   Ce fut une belle surprise, une surprise sur la colline!
Des collines en pleine Floride! Le club Park Ridge est unique en son genre dans cet état du sud.


 *Droits d'auteur Martial Lapointe. Toute reproduction de ce texte doit recevoir l'approbation de l'auteur.

jeudi 27 novembre 2014

actualité : l'ASL quitte boischatel


  
  Québec - Il a grandi sur ce terrain, y a appris les rudiments du golf puis il est parti sous d'autres cieux. Mais voilà que Patrick Rhéaume est de retour à Stoneham et, cette fois, c'est lui qui va aider les jeunes à grandir en apprenant ce sport.
   ''C'est vraiment un retour au bercail et cela m'enchante!'', lance celui qui, dès le printemps prochain, sera en charge du programme de développement du golf pour l'Académie Saint-Louis au club de Stoneham.
   Patrick Rhéaume est entraîneur de golf pour l'Académie de golf Fred Colgan. L'AGFC gère, entre autres, ce programme de golf créé par l'Académie Saint-Louis. Depuis six ans, ce programme se tenait au Royal Québec, à Boischatel, mais à partir du 1er mai 2015, Stoneham en sera l'hôte.
Patrick Rhéaume à l'ASL, avec la médaillée d'or, Sarah-Éve Rhéaume.
   ''C'est le même principe que celui mis en place récemment à Beauceville, précise Fred Colgan. En nous installant à Stoneham, on veut couvrir le croissant nord de la région de Québec comme Beauceville le fait pour l'ensemble de la Beauce.''
   Mêmes cibles
   La rumeur circulait que l'AGFC allait quitter Boischatel et voilà qu'avec cette annonce de collaboration avec Stoneham, tout se confirme. À cet endroit, on y retrouvera les mêmes installations que celles de Beauceville.
   ''On retrouvera à Stoneham, dans le champs d'exercice, nos fameuses cibles de couleurs qui forcent la précision, mentionne Colgan. Ces cibles seront dorénavant la signature de l'Académie. Un abri avec tout l'équipement de pointe y sera aussi construit.''
   Pour accueillir ce programme de golf, le club de Stoneham agrandit son terrain d'exercice. Pour ce faire, le tertre de départ du dixième trou, sur le parcours Est, sera avancé plus loin dans l'allée. L'endroit a été largement déboisé pour permettre l'aménagement d'aires d'entraînement qui couvriront quelque 12 000 pieds carrés.
   ''Les gens de Stoneham ont fait du gros travail. On a accumulé jusqu'ici plus de 72 cordes de bois!'' s'exclame le futur responsable du programme, Patrick Rhéaume.
   Belle ouverture
   Visiblement, ce dernier est ravi par ce retour au terrain où tout a commencé pour lui. Il n'hésite pas non plus à souligner la ''belle ouverture dont on fait preuve les responsables et membres du club de Stoneham'' pour accueillir l'AGFC.
   ''Avec Marc Morency, l'un des copropriétaires, on a eu un bel accueil, on l'a senti enthousiaste dès le début, raconte Patrick Rhéaume. C'est facile de bien travailler lorsque l'accueil est aussi chaleureux.
   ''Marc gère un club en santé, poursuit-il. Le parcours Ouest s'améliore de plus en plus, des verts ont récemment été refaits selon les règles, d'autres le seront dans les prochaines années et, en général, le terrain est en bonne condition. Les membres ont même joué selon les règles d'été lors de la dernière saison tellement les allées étaient belles.''
   De plus, argue Rhéaume, les membres aussi semblent emballés par ce nouveau projet de développement des juniors, et on sent un grand intérêt de la communauté environnante.
En déboisant pour le champ d'exercice, plus de 72 cordes de bois ont été coupées.
   ''J'ai rencontré les capitaines, rappelle-t-il, et ils nous confient l'entraînement des joueurs et joueuses qui se qualifieront pour leurs équipes lors de la compétition interclub. La participation de nos jeunes est même souhaitée pour la formation de cette équipe.
   ''Et je viens tout juste de m'entendre pour démarrer un autre programme junior, cette fois avec les gens de l'école Harfang des Neiges à Stoneham. On ne peut qu'être optimistes face à un départ comme celui-là.''
   Lorette et St. Lawrence
   L'AGFC est aussi associée avec l'institution St. Lawrence pour le développement des jeunes joueurs au niveau collégial. Ce programme quitte lui aussi le Royal Québec et il se retrouvera, en 2015, au club Lorette.
   ''À ce club, explique Fred Colgan, là aussi les installations se sont beaucoup améliorées du côté du terrain d'exercice.''
   Selon lui, de plus en plus de clubs ont réalisé que le développement des juniors, pour que ces derniers soient davantage motivés à poursuivre et éventuellement à devenir membre un jour d'un terrain de golf, il faut les aider à progresser. Et c'est là que le recours à l'Académie devenait nécessaire.
   ''On parle toujours d'uniformiser les méthodes d'enseignement, explique-t-il. C'est le but véritable. Mais il faut aussi aider les jeunes à s'améliorer sinon, ils vont abandonner et changer
de sport. L'AGFC propose cette expertise. Tous les pros et assistants-pros des clubs sont capables de bien initier les jeunes, mais vient un temps où ils doivent aller plus haut et c'est là que nous intervenons.''

 *Droits d'auteur Martial Lapointe. Toute reproduction de ce texte doit recevoir l'approbation de l'auteur.  

lundi 24 novembre 2014

destinations: la route du sud - the villages


   The Villages, Floride - Y a-t-il place plus ''Think Big'' à l'américaine que cet endroit au nord d'Orlando en Floride et qui s'appelle The Villages? Territoire immense, développement immobilier majeur en cours depuis près de 20 ans qui semble ne jamais finir, des maisons qui changent de mains à la dizaine chaque semaine et, surtout, des trous de golf à volonté!
   À The Villages, il n'y a pas moins de 36 terrains de type exécutif et 12 parcours réguliers, appelés de championnat. Un paradis pour les golfeurs de 55 ans et plus et leurs invités. Il s'y joue annuellement 2,6 millions de parties, dont 1,6 million sur les parcours de championnat. ''Ils sont en train de construire trois autres exécutifs. Ils sont très populaires car gratuits pour les résidents'', nous explique Gaston, notre hôte.
   Car il faut être invité pour jouer l'un des terrains de golf à The Villages, si l'on n'y réside pas. Les prix sont toutefois très abordables, allant de 29$ à 42$ pour les invités avant 11h, et de 21$ à 28$ après cette heure.Le plus dispendieux est le Palmer Legends, en référence au roi Arnold Palmer, suivi de près par le Lopez Legacy, en hommage à la célèbre Nancy Lopez qui, dit-on, réside sur place. D'ailleurs, celle-ci et Palmer ont été associés au début du projet The Villages et probablement qu'une bonne partie du succès de ce complexe gigantesque, hors normes, leur revient.
   81 villages
   Notre ami Gaston Goulet passe tous ses hivers à cet endroit depuis sept ans. Et toutes ces années ''d'expérience'' ne l'empêchent nullement de toujours s'étonner face à l'ensemble de ce projet qui, on l'a dit, se marie parfaitement avec le concept américain du ''Think Big''.
   ''Il se vend et se construit encore 9 à 10 maisons par semaine ici!, mentionne-t-il. Je ne crois pas que ce soit possible de trouver un autre endroit qui puisse autant se développer après tant d'années.''
   Comparativement à la partie plus au sud de la Floride, plus particulièrement le secteur compris entre West Palm Beach et Miami, il n'y a pas beaucoup de Québécois à The Villages. Gaston Goulet évalue leur nombre à une trentaine de milles sur une population totale de 122 000 personnes. Celles-ci sont réparties dans les 81 villages qui composent le complexe s'étendant sur plus de 80 kilomètres carrés! Il croit même que leur nombre diminuera avec les années, car de plus en plus d'Américains des autres états achètent des propriétés à The Villages pour y habiter à l'année longue. D'ailleurs, quelque 70% des résidents y vivent 12 mois par an.
   ''Quand tout le développement sera terminé dans quelques années et que toutes les maisons [il n'y a pas de condominiums] auront trouvé preneur, analyse Gaston, il n'y aura plus beaucoup de location à long terme, ici. Alors imaginez le prix des maisons à l'avenir quand il n'y aura plus rien de disponible. Les prix vont vite monter.''
   Des parcours de qualité
   Avec autant de personnes, toutes à la retraite, il fallait prévoir des activités. Bien sûr, dans cet univers où tout est gros et en quantité, elles ne manquent pas. Dans le journal quotidien de The Villages, une fois par semaine un cahier d'une soixantaine  de pages y est encarté juste pour informer les résidents à propos des activités au programme.
   Avec ses nombreux parcours, le golf occupe la plus grande place. Partout où se pose le regard, il semble toujours y avoir un trou de golf. Si ce n'est pas une allée qui apparaît, ce sera alors une voiturette de golf. Plus de 75 000 véhicules de ce genre roulent à The Villages! Pour plusieurs, c'est l'unique façon de se déplacer.
   ''Je prends l'avion à Québec, j'atterris à Orlando puis j'embarque dans l'une des navette qui m'amène à la maison que j'ai louée à The Villages, raconte Gaston. Une voiturette de golf vient avec la location de la demeure. Je n'ai donc pas besoin de louer une auto pendant tout l'hiver.''
   Et c'est justement à bord de sa voiturette que l'on jouera le Evans Prairie, un terrain de 27 trous fraichement terminé. Un très beau parcours, avec des trous variés, que l'on peut qualifier d'assez facile. Un regard toutefois sur les jalons arrière laisse deviner qu'un bon défi attend ceux qui osent.
   Donc, en général, le terrain est assez permissif et garni de verts pratiquement sans défaut. Il est superbement entretenu et les aménagements paysagers ne manquent pas. Certains trous ne se laissent pas facilement apprivoisés, comme le 4e du parcours Killdeer. Une belle normale trois aux abords d'un immense marécage, sur la gauche, et protégé par un gigantesque chêne sur la droite.
   De l'avis de Gaston (et de tous, soutient-il), le Palmer Legends demeure le plus beau, mais aussi le plus difficile, de tous les terrains à The Villages. ''Mais il y a aussi des parcours exécutifs de toute beauté, rappelle-t-i, et certains ne sont pas faciles du tout.''
   En somme, si l'occasion se présente, il ne faut pas hésiter à se rendre à ce complexe pour y jouer quelques-uns de ses beaux terrains de golf. L'endroit étonne par ses nombreuses installations comme ses trois centres récréatifs (avec leurs salles de réunion, de théâtre et de spectacles, leurs gymnases, leurs cinémas, salons de quilles et bien d'autres encore), ses petits centres-villes avec restos et boutiques et, bien sûr, ses terrains de golf de qualité.

 *Droits d'auteur Martial Lapointe. Toute reproduction de ce texte doit recevoir l'approbation de l'auteur.

jeudi 20 novembre 2014

actualité : bernard au USA


   Québec - ''C'est comme si une université québécoise allait repêcher un joueur brésilien pour son équipe de hockey! Il faut que Hugo soit exceptionnel, comme athlète, pour que l'University of Tennessee recrute dans le nord un joueur pour son équipe de golf, alors que sa cours est pleine de bons golfeurs.''
   L'analogie est celle de l'entraîneur Daniel Langevin qui travaille avec Hugo Bernard depuis ses débuts. L'an prochain, le jeune homme joindra les rangs des Volunteers, l'équipe de cette université évoluant dans la division 1 de la NCAA. L'équipe joue d'ailleurs dans la meilleure conférence, la SEC, parmi laquelle on retrouve d'autres équipes renommées comme celles de la Floride, Georgia, Auburn et Alabama.
   La nouvelle est tombée récemment; le jeune homme, qui a fini deuxième aux derniers Championnats canadiens se tenant en octobre au club Lorette, l'a placée discrètement sur sa page Facebook, il y a quelques jours. C'est lors de ces fameux championnats que tout s'est joué pour Hugo Bernard.
   ''Le coach Jim Kelson est venu me voir après la deuxième ronde, raconte-t-il lors d'un échange de courriels. J'avais joué 68, cette journée-là. On a un peu discuté puis, deux jours plus tard, il venait me rencontrer chez moi pour me présenter son programme.''
Selon Daniel Langevin, Hugo Bernard est le meilleur espoir au Québec.
   Force mentale
   Hugo Bernard travaille beaucoup l'aspect mental de son jeu, il en fait même une façon bien à lui de se démarquer dans cet univers très compétitif du golf d'élite. Méditation, écoute de discours positifs, lectures sur la psychologie du golf et visualisation font partie de ses exercices. Avait-il visualisé son entrée au sein d'une excellente équipe universitaire américaine? Sûrement puisque depuis toujours, il n'a pas d'autre objectif professionnel que celui d'atteindre un jour la PGA.
   ''Il y a eu des échanges entre mon entraîneur, mon agent et les Gators de la Floride, mais jamais de contacts comme tels avec moi, explique Hugo Bernard. L'University of Tennessee m'a fait une bonne offre, elle évolue dans la conférence la plus forte, ses installations d'entraînement sont exceptionnelles et elle veut se bâtir une équipe dans le but de remporter un championnat national d'ici les quatre prochaines années. Le défi est intéressant!''
   Et selon son entraîneur québécois, c'est justement là une autre de ses forces: ''Plus le défi est de taille, lance Daniel Langevin, plus Hugo est là, plus il est d'attaque. Il relève dès lors son niveau de jeu.''
   Meilleur espoir
   Toujours selon le coach Langevin, Hugo Bernard est actuellement le meilleur espoir québécois, celui qui a le plus de chance de jouer avec les pros de la PGA un de ces jours.
   ''Il est solide mentalement, il progresse rapidement, dit-il. Et il est déterminé, ce n'est pas un rêveur, c'est un gars qui travaille très fort. C'est sûr que cela va porter fruits un jour. Ce n'est pas pour rien que le coach du Tennessee l'a choisi.''
   L'University of Tennessee faisait grand état de cette ''acquisition'' sur son site internet. Elle se félicitait d'avoir ''signé Hugo Bernard qui a remporté le Championnat provincial junior en 2014 en établissant un record, soit moins 17 ''. Bernard y est présenté avec deux autres recrues, en l'occurrence le meilleur junior allemand, Nicklas Mattner, et une jeune fierté locale, Nolan Ray de Brentwood, Tennessee. Beaucoup d'espoir semble placé dans ces trois joueurs.
   Attentes élevées
   Pour le natif de la Gaspésie, qui habite Montréal depuis son jeune âge, ce départ prochain pour le Tennessee est dû à son travail, sa discipline et son talent, mais il tient à souligner l'aide de son entourage tout au long de ce parcours. Outre son entraîneur, il est reconnaisant envers ses amis (Maxime Laoun et Cullen Chung, entre autres), les gens du club Laval-sur-le-Lac et ses parents. ''Sans l'aide de ma mère, précise-t-il, je ne serais jamais rendu là.''
   Le futur étudiant en administration des affaires joint donc une équipe reconnue.
   ''Les Volunteers ont toujours eu une bonne équipe, leurs membres se démarquent souvent lors de compétitions internationales. D'ailleurs, deux joueurs des Volunteers ont joué le dernier Tournoi des Maîtres comme amateurs'', rappelle celui qui en est à sa dernière session au Collège André-Laurendeau..
   Il admet un certain stress face à ce qui l'attend bientôt.
   ''Ils ont beaucoup d'attentes envers moi, mais je me suis habitué à ce genre de situation au cours des deux ou trois dernières années. Je sais que, lorsque les attentes sont élevées, j'ai les outils pour réussir. Alors je suis stressé un peu, comme à mon habitude, mais ce n'est pas nouveau pour moi'', écrit-il lors de l'échange de messages.
   La PGA
   En entrevue, en octobre, juste avant le Championnat canadien, Hugo Bernard avait répondu sans détour qu'il ne visait rien d'autre d'être un jour membre de la PGA. Avec son entrée prochaine au sein de l'équipe des Volunteers du Tennessee, cet objectif apparaît encore plus à portée de main.
   ''Moi aussi mes attentes sont élevées et je crois que les Volunteers vont être en mesure d'amener mon jeu à un autre niveau. C'est certain qu'après mes quatre années universitaires, l'étape suivante est la PGA'', tranche-t-il.
    Et c'est quoi déjà que disait son coach Daniel Langevin? ''Hugo est un joueur déterminé, pas un rêveur?'' Pas de doute, il connaît bien son poulain.

 *Droits d'auteur Martial Lapointe. Toute reproduction de ce texte doit recevoir l'approbation de l'auteur. 

dimanche 16 novembre 2014

destinations : RTJ alabama 3

 
   Birmingham, Alabama - ''Vous savez, les terrains difficiles, bien souvent ce sont eux qui restent dans nos souvenirs, ceux dont on se souvient longtemps'', lance de façon anodine Bill Lang, responsable des médias pour l'Alabama Robert Trent Jones Golf Trail. Et il a raison, on va se souvenir le reste de nos jours du Fighting Joe et du Ross Bridge! 
   Une fois les parties terminées sur ces deux parcours, l'image amusante de Bill Lang nous lançant
cette phrase à propos des terrains difficiles nous revient et l'on comprend mieux le petit sourire en coin qu'il arborait à ce moment. Il savait à quel point le défi serait de taille au Fighting Joe, du club The Shoals à Florence, et au Ross Bridge, à Birmingham.
   Le Fighting Joe, des jalons bleus, s'étend sur pas moins de 8092 verges, tandis que Ross Bridge, avec ses 8191 verges, constitue le quatrième plus long parcours de golf au monde!
   Un links
   Pour débuter le périple en terre de Forest Gump, il a fallu s'attaquer à un links majestueux mais aussi redoutable. Aux abords de la rivière Tennessee, le Fighting Joe porte très bien son nom : un combat de tous les instants, du premier au dernier trou.
   Comme pour la plupart des terrains formant la RTJ Golf Trail, les lieux sont entretenus à la perfection. Et le décor charme, impressionne et parfois déconcentre, le temps de sortir l'appareil pour la prise de clichés.
   Les plans d'eau sont nombreux et font obstacles sur douze trous, dont le 12e, justement, une belle normale 5 avec son vert protégé par un étang. Ce green demande une maîtrise parfaite du putter pour mieux composer avec les ondulations. Tous les verts à The Shoals sont sans défaut quand on pense qualité de roulement de la balle: rapides et gardant bien la ligne.
Tim Cole, professionnel en titre à The Shoals.
   À la fin de la ronde, quelques mots échangés avec le professionnel en titre Tim Cole, ajoutent au plaisir vécu tout au long de cette première partie sur la fameuse Trail. Le pro est visiblement enchanté de parler un peu de son terrain et c'est agréable de l'entendre. Pour lui, la beauté générale des lieux représente peut-être le meilleur argument pour inciter les golfeurs à fouler les allées du club The Shoals.
   ''Tout le site est superbe!, émet-il, enjoué. Juste terminer une partie sur le bord de la rivière et défier la normale trois qui vous attend, est déjà quelque chose de spécial. Mais si j'avais un seul trou à vous montrer, je vous amènerais tout de suite au 14e trou du parcours Schoolmaster. Tout un trou de golf!''
   The Shoals compte donc deux 18 trous, soit le Fighting Joe et le Schoolmaster et, effectivement, le 14e trou de ce parcours surprend autant par sa beauté que son défi. Cette normale 4 en descente qui tourne vers la droite avec de l'eau tout au long et qui se termine avec un vert en pente, peut être qualifiée de grande oeuvre, rien de moins.
   Immensité
   En arrivant à Ross Bridge, là où se poursuit notre escapade, une image s'impose d'elle-même ou, plutôt, une sensation: celle de l'immensité. Pourquoi? Un peu étrange à expliquer mais tout paraît vaste, surdimensionné à Ross Bridge. L'espace semble infini, il n'y a rien d'étouffant.
   Et cela commence avec l'hôtel sur place, le Renaissance Birmingham Ross Bridge. On ne parle plus d'un hôtel, mais d'un château. Les gens de la Trail utilisent presque toujours ce terme quand ils réfèrent à cette imposante bâtisse derrière laquelle se terre un parcours de golf hors du commun.
Bill Lang, responsable des communications.
   Dès le premier trou, ce sentiment d'être au coeur de quelque chose d'immense, saisit. La vue, sur cette normale 5, permet de voir quelques autres trous au loin et des vallons sur lesquels courent des allées impeccables et qui ajoutent encore à cette fameuse sensation d'être plongé dans l'infini.
   ''Les sentiers qui partent du tertre de départ du trou numéro un au green du 18e trou, s'étirent sur plus de 14 kilomètres de long! On convient que la voiturette de golf est très utile sur ce terrain'', précise Bill Lang avec toujours son petit sourire amusé, surtout devant notre mine impressionnée.
   Une oeuvre d'art
   Une autre impression surgit au fil des trous et c'est celle qu'on ne se trouve pas sur un terrain dessiné dans des champs boisés ici et là, mais plutôt sur un parcours sculpté. Comme si partout le moindre détail a été pensé, analysé de façon à créer des émotions peu importe où l'on se trouve sur le terrain.
   Les propos de Chip Purser, le directeur du golf à Ross Bridge, tendent à confirmer ce ressenti. ''Quand les golfeurs quittent le terrain, dit-il, ils ont le sentiment d'avoir vécu une expérience bien plus que d'avoir juste jouer une partie de golf. Malgré le vaste territoire qu'occupe le terrain, il est quand même assez facile à jouer. Le défi se situe surtout au niveau de l'approche au vert.''
   À ses yeux, le 17e trou mérite une attention spéciale. Il est bon, soutient-il, de prendre le temps de s'arrêter un peu, avant d'exécuter son deuxième coup sur cette normale 4, pour jeter un coup d'oeil sur le décor. Effectivement, c'est à voir! Le petit vert, tout en bas, avec l'eau à la droite, attire le regard et plaît même si le suspense s'installe pour ne pas le rater, ce green. Puis au loin, se dessine le 18e trou, une longue normale 4 qui tourne vers la droite et qui forme une sorte de boucle en rejoignant le neuvième trou qui, lui, bifurque vers la gauche. Les deux verts sont séparés par un ruisseau qui descend en cascades jusqu'à un étang à leurs pieds. Magnifique!
   Oui, un terrain sculpté, une oeuvre d'art cachée derrière un château. Juste pour cela, le périple sur l'Alabama Robert Trent Jones Golf Trail en valait pleinement le coup!


  *Droits d'auteur Martial Lapointe. Toute reproduction de ce texte doit recevoir l'approbation de l'auteur.

jeudi 13 novembre 2014

destinations : RTJ alabama 2


   Mobile, Alabama - Tout en haut, sur le départ du trou numéro un, le coup d'oeil est à la fois impressionnant et intimidant, deux mots qui reviennent souvent lorsqu'on se retrouve sur les allées des différents parcours composant l'Alabama Robert Trent Jones Golf Trail.
   Nous sommes sur le tertre de départ du premier trou du The Judge, au club Capitol Hill à Prattville, près de Montgomery. C'est de toute beauté: la forêt sur la gauche et l'immense lac sur la droite. Mais c'est aussi très intimidant: l'allée, légèrement sinueuse, apparaît toute étroite et, de toute évidence, il faut à tout prix viser le centre.
  ''Ce trou peut être considéré comme LE trou signature de toute la Trail. C'est vraiment une belle façon de commencer une partie de golf''', soutient le responsable des relations de presse pour la RTJ Golf Trail, Bill Lang.
   Trois parcours
   Euh... ouais, une belle façon de débuter mais encore faut-il s'assurer de bien le jouer, ce trou exceptionnel. La chance nous sourit et on s'en tire avec un oiselet! Effectivement, un beau trou pour commencer une partie! Mais le party s'est malheureusement arrêté là...
   Car les oeuvres de Robert Trent Jones exigent le meilleur des golfeurs. Il faut maîtriser ses coups de départs, ceux dans l'allée, les approches et les roulés pour ramener une belle carte. Et tout cela ajoute finalement au plaisir. Le défi demande concentration, application, au point d'en être épuisé à la fin mais, peu importe la marque, on sort souvent ravi de cette expérience de golf.
   Nous avons joué The Judge mais au club Capitol Hill, deux autres parcours sont issus des tables à dessins de Robert Trent Jones, soit The Legislator et The Senator. Ce dernier a accueilli les filles de la LPGA en septembre dernier.
The Falls à Magnolia Grove: un beau terrain dans un décor sobre.
   Chacun a son style: The Senator offre un parcours de type links, The Judge se négocie à travers les plans d'eau (sur pas moins de 14 trous!) et The Legislator demeure plus traditionnel en s'immisçant dans la forêt de pins majestueux.
   Décor sobre
   The Judge est pratiquement un incontournable si le périple de RTJ Golf Trail vous attire. Lors de notre passage, de la semence ralentissait la balle sur les verts mais ceux-ci demeuraient rapides. On retient d'ailleurs de cette partie, outre le décor magnifique, le défi à relever sur chacun de ces verts ondulés à l'extrême.
   Par ailleurs, plus bas, tout au sud dans le secteur de Mobile, le club Magnolia Grove et son parcours The Falls suggère un tout autre décor. Plutôt sobre, il n'en demeure pas moins très intéressant. Seule normale 71 de toute la Trail, ce 18 trous semble se laisser découvrir, ou plutôt apprécier, au fil des trous.
   Rien de très exceptionnel comme coup d'oeil au départ sauf que, peu à peu, en étant le moindrement attentif, le charme des trous apparaît discrètement: un aménagement paysager agréable à l'oeil ici, un marécage et un jeu d'eau surprenants là ou, encore, une disposition de fosses de sable intéressante en bordure d'un vert
   Et justement, parlant de fosses et de verts, ayant essayé les premières plus souvent qu'autrement, elles sont d'une qualité exceptionnelle pendant que les seconds sont très rapides même si spongieux et donc, réceptifs.
   Les pros
   La qualité des terrains et celle des hôtels qui sont associés aux différents sites constituant la RTJ Golf Trail, est reconnue et fait en sorte que les circuits de pros ont choisi quelques-uns de leurs parcours pour figurer à leur programme.
   On l'a déjà mentionné, la LPGA a tenu son tournoi Yokohama en septembre au Capitol Hill, mais elle avait aussi inscrit le parcours The Crossing à Mognolia Grove dans son calendrier, en mai, pour la tenue de la Classique Airbus.
   En 2015, la PGA se pointe elle aussi en Alabama pour le Championnat Barbasol qui aura lieu en juillet au Lake Course, sur le site du Grand National, dans le secteur d'Auburn. D'accord, ces pros, avec tout leur talent, n'auront pas nécessairement en tête les deux fameux mots coiffant cet article, ils ne seront peut-être pas intimidés par le défi. Toutefois, il est peu probable qu'ils ne soient pas impressionnés par la Trail car, si celle-ci a attiré autant de visiteurs depuis ses débuts, c'est qu'elle ne doit laisser personne indifférent.

*Droits d'auteur Martial Lapointe. Toute reproduction de ce texte doit recevoir l'approbation de l'auteur.

lundi 10 novembre 2014

destinations : RTJ alabama 1



   Prattville, Alabama - L'idée de construire 26 terrains de golf sur 11 sites du nord au sud de l'état en faisait rire plusieurs, il y a une vingtaine d'années, en Alabama. Quelques 11 millions de rondes plus tard, plus personne ne rit, bien au contraire, tous applaudissent la création de la Robert Trent Jones Golf Trail, dont son fondateur aimait décrire comme ''du golf de luxe accessible à tous''.
   Son fondateur, c'est le Dr David G. Bonner, celui qui gère le fonds de pension des employés de cet état du sud américain. Fin des années 80, celui-ci a lancé ce projet en s'associant au célèbre architecte de golf Robert Trent Jones et en mettant en branle sept chantiers en même temps.
   ''Non seulement riait-on du Dr Bonner quand il a lancé ce projet, mais on le traitait carrément de fou. Aujourd'hui, on ne peut que reconnaître le génie derrière cette idée. Le succès de la Trail en est tout simplement la preuve'', exprime le président de la Alabama RTJ Golf Trail, M. John Cannon, lorsque rencontré à son bureau de Oxmoor Valley, près de Birmingham.
   Tourisme et économie
   L'homme est décontracté, accueillant et très cordial, on ne doit pas l'appeler M. Cannon mais John, insiste-t-il, et il a la parole facile lorsqu'il est temps de parler de la Trail, comme il dit. Autrefois directeur de golf dans le coin de Myrtle Beach, puis de Hilton Head, en Caroline du Sud, John Cannon tient les rênes de la RTJ Golf Trail depuis 15 ans. Pour lui, il ne fait aucun doute, 22 ans après l'ouverture du tout premier terrain de ce circuit traversant l'état de l'Alabama du nord au sud, avec quelques bifurcations vers l'est, que le projet est un succès total sur toute la ligne.
   ''Nous sommes heureux d'offrir aux golfeurs un tel paradis, dit-il, mais cela va plus loin. Nous avons bouleversé l'industrie touristique de l'état et donné un bon coup de pouce à l'économie. Autour de la Trail, plusieurs entreprises sont apparues, je pense entre autres à des constructeurs automobiles étrangers, et nous accueillons des tournois de la PGA et de la LPGA. Ce sont là des activités qui rapportent à l'état et nous en sommes fiers.''
   À ses côtés, Bill Lang, des relations publiques de la RTJ Golf Trail, lance des chiffres: ''Avant la création de la Trail, l'industrie touristique de l'Alabama générait quelques 1,86 milliards de dollars annuellement. Vingt ans plus tard, on parle de 11 milliards! Il se joue en moyenne 550 000 parties de golf sur notre circuit à chaque année, 50 pour cent par des gens de l'état, 50 pour cent par des golfeurs des autres états américains ou en provenance de l'étranger. D'ailleurs, jusqu'à maintenant en 2014, 15 000 rondes ont été jouées par des Canadiens.''
   La signature d'un grand
   Les responsables de la RTJ Golf Trail insistent sur la qualité des terrains et de l'accueil. La gestion des hôtels, la plupart construits en même temps que les parcours, se trouve entre les mains de l'importante chaîne Marriott. On dit hôtels, mais dans certains cas, comme à Ross Bridge, le dernier né du projet, il est presque question de châteaux tellement les lieux sont somptueux et prestigieux.
   Mais tout se rapporte au golf, bien sûr, et comme l'idée première est d'offrir du golf de qualité accessible à tous, les gens de la Trail se plaisent à rappeler qu'une semaine sur leur circuit revient à une journée à Pinehurst, en Caroline du Nord, ou à Pebble Beach en Californie.
   Ce sont effectivement de très beaux terrains que l'on découvre tout au long de ce chemin de golf particulier. Et ils portent la signature d'un grand, Robert Trent Jones, qui a mis tout son talent dans ce projet qui fut son dernier.
   ''Quand le Dr Bonner a démarré le projet, rappelle M. Cannon, il a lancé une invitation à cinq architectes de golf. Seul M. Jones a répondu. Il a même quitté sa retraite pour se lancer dans cette aventure, tellement l'idée l'emballait.''
   Les parcours ont donc sa touche, caractérisée entre autres par des chapelets de fosses de sable le long des allées, plus nombreuses encore à l'approche des verts qui, eux, sont habituellement surélevés. L'architecte a su, comme toujours, mettre à profit le paysage naturel de chacun des sites. Malheureusement, M. Jones n'a pas vu la fin du projet. Il est décédé le jour de l'inauguration du site à Capitol Hill.
   La suite a été confiée à Roger Rulewich qui a conçu, tout en gardant l'esprit de départ de Trent Jones, les deux derniers nés du circuit, soit The Shoals, au nord-ouest, à Florence, et Ross Bridge à Birmingham (ces deux terrains feront l'objet d'un prochain reportage sur l'Alabama RTJ Golf Trail).
   Petit détour
   Les 26 terrains de la Trail sont reconnus comme étant de très grande qualité. Certains sont très, très longs et la plupart représentent des défis de taille. Sauf que les différents jalons installés sur tous les trous permettent de jouer dans ses limites.
   Ils ne sont pas privés, évidemment puisque l'idée était de les rendre accessibles à tous, et les prix sont très raisonnables pour des terrains de cette qualité. Quand on interroge nos interlocuteurs Cannon et Lang pour savoir quel est leur terrain favori, tous deux n'osent se prononcer, pas question de faire des jaloux, bien sûr... Sauf que le président Cannon admet un faible pour le site Grand National, à Auburn.
   ''Tous les parcours sont superbes, enchaîne-t-il. Chaque lieu a son cachet et chaque terrain a été construit de manière à ce que tous les golfeurs, peu importe leur niveau, aient du plaisir, vivent une belle expérience de golf. Au Grand National, toutefois, j'aime bien l'endroit. Le décor change beaucoup au fil des saisons et c'est agréable à voir.''
    Pour les Québécois qui se rendent en Floride à l'automne ou qui rentrent chez eux au printemps, un tout petit détour par l'Alabama pour vivre cette expérience de la RTJ Golf Trail vaut vraiment la peine. Et pour les autres, pourquoi pas une nouvelle destination? Certains grossistes l'ont d'ailleurs déjà offerte. Les quatre parcours que l'on a découverts surprennent et laissent une très belle impression. L'hébergement est de qualité et la restauration, typiquement sudiste.
   Il est facile de terminer en y allant de clichés ou de paroles célèbres à la Forest Gump, cet amusant personnage littéraire et cinématographique de Montgomery, ou d'y aller avec le titre de la populaire chanson rendant hommage à cet état et, finalement oui, on va le faire, on va aller dans la facilité et dire aux golfeurs de se laisser tenter par cette Trail qui leur fera sûrement fredonner Sweet Home Alabama!

*Droits d'auteur Martial Lapointe. Toute reproduction de ce texte doit recevoir l'approbation de l'auteur.