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jeudi 27 novembre 2014

actualité : l'ASL quitte boischatel


  
  Québec - Il a grandi sur ce terrain, y a appris les rudiments du golf puis il est parti sous d'autres cieux. Mais voilà que Patrick Rhéaume est de retour à Stoneham et, cette fois, c'est lui qui va aider les jeunes à grandir en apprenant ce sport.
   ''C'est vraiment un retour au bercail et cela m'enchante!'', lance celui qui, dès le printemps prochain, sera en charge du programme de développement du golf pour l'Académie Saint-Louis au club de Stoneham.
   Patrick Rhéaume est entraîneur de golf pour l'Académie de golf Fred Colgan. L'AGFC gère, entre autres, ce programme de golf créé par l'Académie Saint-Louis. Depuis six ans, ce programme se tenait au Royal Québec, à Boischatel, mais à partir du 1er mai 2015, Stoneham en sera l'hôte.
Patrick Rhéaume à l'ASL, avec la médaillée d'or, Sarah-Éve Rhéaume.
   ''C'est le même principe que celui mis en place récemment à Beauceville, précise Fred Colgan. En nous installant à Stoneham, on veut couvrir le croissant nord de la région de Québec comme Beauceville le fait pour l'ensemble de la Beauce.''
   Mêmes cibles
   La rumeur circulait que l'AGFC allait quitter Boischatel et voilà qu'avec cette annonce de collaboration avec Stoneham, tout se confirme. À cet endroit, on y retrouvera les mêmes installations que celles de Beauceville.
   ''On retrouvera à Stoneham, dans le champs d'exercice, nos fameuses cibles de couleurs qui forcent la précision, mentionne Colgan. Ces cibles seront dorénavant la signature de l'Académie. Un abri avec tout l'équipement de pointe y sera aussi construit.''
   Pour accueillir ce programme de golf, le club de Stoneham agrandit son terrain d'exercice. Pour ce faire, le tertre de départ du dixième trou, sur le parcours Est, sera avancé plus loin dans l'allée. L'endroit a été largement déboisé pour permettre l'aménagement d'aires d'entraînement qui couvriront quelque 12 000 pieds carrés.
   ''Les gens de Stoneham ont fait du gros travail. On a accumulé jusqu'ici plus de 72 cordes de bois!'' s'exclame le futur responsable du programme, Patrick Rhéaume.
   Belle ouverture
   Visiblement, ce dernier est ravi par ce retour au terrain où tout a commencé pour lui. Il n'hésite pas non plus à souligner la ''belle ouverture dont on fait preuve les responsables et membres du club de Stoneham'' pour accueillir l'AGFC.
   ''Avec Marc Morency, l'un des copropriétaires, on a eu un bel accueil, on l'a senti enthousiaste dès le début, raconte Patrick Rhéaume. C'est facile de bien travailler lorsque l'accueil est aussi chaleureux.
   ''Marc gère un club en santé, poursuit-il. Le parcours Ouest s'améliore de plus en plus, des verts ont récemment été refaits selon les règles, d'autres le seront dans les prochaines années et, en général, le terrain est en bonne condition. Les membres ont même joué selon les règles d'été lors de la dernière saison tellement les allées étaient belles.''
   De plus, argue Rhéaume, les membres aussi semblent emballés par ce nouveau projet de développement des juniors, et on sent un grand intérêt de la communauté environnante.
En déboisant pour le champ d'exercice, plus de 72 cordes de bois ont été coupées.
   ''J'ai rencontré les capitaines, rappelle-t-il, et ils nous confient l'entraînement des joueurs et joueuses qui se qualifieront pour leurs équipes lors de la compétition interclub. La participation de nos jeunes est même souhaitée pour la formation de cette équipe.
   ''Et je viens tout juste de m'entendre pour démarrer un autre programme junior, cette fois avec les gens de l'école Harfang des Neiges à Stoneham. On ne peut qu'être optimistes face à un départ comme celui-là.''
   Lorette et St. Lawrence
   L'AGFC est aussi associée avec l'institution St. Lawrence pour le développement des jeunes joueurs au niveau collégial. Ce programme quitte lui aussi le Royal Québec et il se retrouvera, en 2015, au club Lorette.
   ''À ce club, explique Fred Colgan, là aussi les installations se sont beaucoup améliorées du côté du terrain d'exercice.''
   Selon lui, de plus en plus de clubs ont réalisé que le développement des juniors, pour que ces derniers soient davantage motivés à poursuivre et éventuellement à devenir membre un jour d'un terrain de golf, il faut les aider à progresser. Et c'est là que le recours à l'Académie devenait nécessaire.
   ''On parle toujours d'uniformiser les méthodes d'enseignement, explique-t-il. C'est le but véritable. Mais il faut aussi aider les jeunes à s'améliorer sinon, ils vont abandonner et changer
de sport. L'AGFC propose cette expertise. Tous les pros et assistants-pros des clubs sont capables de bien initier les jeunes, mais vient un temps où ils doivent aller plus haut et c'est là que nous intervenons.''

 *Droits d'auteur Martial Lapointe. Toute reproduction de ce texte doit recevoir l'approbation de l'auteur.  

lundi 24 novembre 2014

destinations: la route du sud - the villages


   The Villages, Floride - Y a-t-il place plus ''Think Big'' à l'américaine que cet endroit au nord d'Orlando en Floride et qui s'appelle The Villages? Territoire immense, développement immobilier majeur en cours depuis près de 20 ans qui semble ne jamais finir, des maisons qui changent de mains à la dizaine chaque semaine et, surtout, des trous de golf à volonté!
   À The Villages, il n'y a pas moins de 36 terrains de type exécutif et 12 parcours réguliers, appelés de championnat. Un paradis pour les golfeurs de 55 ans et plus et leurs invités. Il s'y joue annuellement 2,6 millions de parties, dont 1,6 million sur les parcours de championnat. ''Ils sont en train de construire trois autres exécutifs. Ils sont très populaires car gratuits pour les résidents'', nous explique Gaston, notre hôte.
   Car il faut être invité pour jouer l'un des terrains de golf à The Villages, si l'on n'y réside pas. Les prix sont toutefois très abordables, allant de 29$ à 42$ pour les invités avant 11h, et de 21$ à 28$ après cette heure.Le plus dispendieux est le Palmer Legends, en référence au roi Arnold Palmer, suivi de près par le Lopez Legacy, en hommage à la célèbre Nancy Lopez qui, dit-on, réside sur place. D'ailleurs, celle-ci et Palmer ont été associés au début du projet The Villages et probablement qu'une bonne partie du succès de ce complexe gigantesque, hors normes, leur revient.
   81 villages
   Notre ami Gaston Goulet passe tous ses hivers à cet endroit depuis sept ans. Et toutes ces années ''d'expérience'' ne l'empêchent nullement de toujours s'étonner face à l'ensemble de ce projet qui, on l'a dit, se marie parfaitement avec le concept américain du ''Think Big''.
   ''Il se vend et se construit encore 9 à 10 maisons par semaine ici!, mentionne-t-il. Je ne crois pas que ce soit possible de trouver un autre endroit qui puisse autant se développer après tant d'années.''
   Comparativement à la partie plus au sud de la Floride, plus particulièrement le secteur compris entre West Palm Beach et Miami, il n'y a pas beaucoup de Québécois à The Villages. Gaston Goulet évalue leur nombre à une trentaine de milles sur une population totale de 122 000 personnes. Celles-ci sont réparties dans les 81 villages qui composent le complexe s'étendant sur plus de 80 kilomètres carrés! Il croit même que leur nombre diminuera avec les années, car de plus en plus d'Américains des autres états achètent des propriétés à The Villages pour y habiter à l'année longue. D'ailleurs, quelque 70% des résidents y vivent 12 mois par an.
   ''Quand tout le développement sera terminé dans quelques années et que toutes les maisons [il n'y a pas de condominiums] auront trouvé preneur, analyse Gaston, il n'y aura plus beaucoup de location à long terme, ici. Alors imaginez le prix des maisons à l'avenir quand il n'y aura plus rien de disponible. Les prix vont vite monter.''
   Des parcours de qualité
   Avec autant de personnes, toutes à la retraite, il fallait prévoir des activités. Bien sûr, dans cet univers où tout est gros et en quantité, elles ne manquent pas. Dans le journal quotidien de The Villages, une fois par semaine un cahier d'une soixantaine  de pages y est encarté juste pour informer les résidents à propos des activités au programme.
   Avec ses nombreux parcours, le golf occupe la plus grande place. Partout où se pose le regard, il semble toujours y avoir un trou de golf. Si ce n'est pas une allée qui apparaît, ce sera alors une voiturette de golf. Plus de 75 000 véhicules de ce genre roulent à The Villages! Pour plusieurs, c'est l'unique façon de se déplacer.
   ''Je prends l'avion à Québec, j'atterris à Orlando puis j'embarque dans l'une des navette qui m'amène à la maison que j'ai louée à The Villages, raconte Gaston. Une voiturette de golf vient avec la location de la demeure. Je n'ai donc pas besoin de louer une auto pendant tout l'hiver.''
   Et c'est justement à bord de sa voiturette que l'on jouera le Evans Prairie, un terrain de 27 trous fraichement terminé. Un très beau parcours, avec des trous variés, que l'on peut qualifier d'assez facile. Un regard toutefois sur les jalons arrière laisse deviner qu'un bon défi attend ceux qui osent.
   Donc, en général, le terrain est assez permissif et garni de verts pratiquement sans défaut. Il est superbement entretenu et les aménagements paysagers ne manquent pas. Certains trous ne se laissent pas facilement apprivoisés, comme le 4e du parcours Killdeer. Une belle normale trois aux abords d'un immense marécage, sur la gauche, et protégé par un gigantesque chêne sur la droite.
   De l'avis de Gaston (et de tous, soutient-il), le Palmer Legends demeure le plus beau, mais aussi le plus difficile, de tous les terrains à The Villages. ''Mais il y a aussi des parcours exécutifs de toute beauté, rappelle-t-i, et certains ne sont pas faciles du tout.''
   En somme, si l'occasion se présente, il ne faut pas hésiter à se rendre à ce complexe pour y jouer quelques-uns de ses beaux terrains de golf. L'endroit étonne par ses nombreuses installations comme ses trois centres récréatifs (avec leurs salles de réunion, de théâtre et de spectacles, leurs gymnases, leurs cinémas, salons de quilles et bien d'autres encore), ses petits centres-villes avec restos et boutiques et, bien sûr, ses terrains de golf de qualité.

 *Droits d'auteur Martial Lapointe. Toute reproduction de ce texte doit recevoir l'approbation de l'auteur.

jeudi 20 novembre 2014

actualité : bernard au USA


   Québec - ''C'est comme si une université québécoise allait repêcher un joueur brésilien pour son équipe de hockey! Il faut que Hugo soit exceptionnel, comme athlète, pour que l'University of Tennessee recrute dans le nord un joueur pour son équipe de golf, alors que sa cours est pleine de bons golfeurs.''
   L'analogie est celle de l'entraîneur Daniel Langevin qui travaille avec Hugo Bernard depuis ses débuts. L'an prochain, le jeune homme joindra les rangs des Volunteers, l'équipe de cette université évoluant dans la division 1 de la NCAA. L'équipe joue d'ailleurs dans la meilleure conférence, la SEC, parmi laquelle on retrouve d'autres équipes renommées comme celles de la Floride, Georgia, Auburn et Alabama.
   La nouvelle est tombée récemment; le jeune homme, qui a fini deuxième aux derniers Championnats canadiens se tenant en octobre au club Lorette, l'a placée discrètement sur sa page Facebook, il y a quelques jours. C'est lors de ces fameux championnats que tout s'est joué pour Hugo Bernard.
   ''Le coach Jim Kelson est venu me voir après la deuxième ronde, raconte-t-il lors d'un échange de courriels. J'avais joué 68, cette journée-là. On a un peu discuté puis, deux jours plus tard, il venait me rencontrer chez moi pour me présenter son programme.''
Selon Daniel Langevin, Hugo Bernard est le meilleur espoir au Québec.
   Force mentale
   Hugo Bernard travaille beaucoup l'aspect mental de son jeu, il en fait même une façon bien à lui de se démarquer dans cet univers très compétitif du golf d'élite. Méditation, écoute de discours positifs, lectures sur la psychologie du golf et visualisation font partie de ses exercices. Avait-il visualisé son entrée au sein d'une excellente équipe universitaire américaine? Sûrement puisque depuis toujours, il n'a pas d'autre objectif professionnel que celui d'atteindre un jour la PGA.
   ''Il y a eu des échanges entre mon entraîneur, mon agent et les Gators de la Floride, mais jamais de contacts comme tels avec moi, explique Hugo Bernard. L'University of Tennessee m'a fait une bonne offre, elle évolue dans la conférence la plus forte, ses installations d'entraînement sont exceptionnelles et elle veut se bâtir une équipe dans le but de remporter un championnat national d'ici les quatre prochaines années. Le défi est intéressant!''
   Et selon son entraîneur québécois, c'est justement là une autre de ses forces: ''Plus le défi est de taille, lance Daniel Langevin, plus Hugo est là, plus il est d'attaque. Il relève dès lors son niveau de jeu.''
   Meilleur espoir
   Toujours selon le coach Langevin, Hugo Bernard est actuellement le meilleur espoir québécois, celui qui a le plus de chance de jouer avec les pros de la PGA un de ces jours.
   ''Il est solide mentalement, il progresse rapidement, dit-il. Et il est déterminé, ce n'est pas un rêveur, c'est un gars qui travaille très fort. C'est sûr que cela va porter fruits un jour. Ce n'est pas pour rien que le coach du Tennessee l'a choisi.''
   L'University of Tennessee faisait grand état de cette ''acquisition'' sur son site internet. Elle se félicitait d'avoir ''signé Hugo Bernard qui a remporté le Championnat provincial junior en 2014 en établissant un record, soit moins 17 ''. Bernard y est présenté avec deux autres recrues, en l'occurrence le meilleur junior allemand, Nicklas Mattner, et une jeune fierté locale, Nolan Ray de Brentwood, Tennessee. Beaucoup d'espoir semble placé dans ces trois joueurs.
   Attentes élevées
   Pour le natif de la Gaspésie, qui habite Montréal depuis son jeune âge, ce départ prochain pour le Tennessee est dû à son travail, sa discipline et son talent, mais il tient à souligner l'aide de son entourage tout au long de ce parcours. Outre son entraîneur, il est reconnaisant envers ses amis (Maxime Laoun et Cullen Chung, entre autres), les gens du club Laval-sur-le-Lac et ses parents. ''Sans l'aide de ma mère, précise-t-il, je ne serais jamais rendu là.''
   Le futur étudiant en administration des affaires joint donc une équipe reconnue.
   ''Les Volunteers ont toujours eu une bonne équipe, leurs membres se démarquent souvent lors de compétitions internationales. D'ailleurs, deux joueurs des Volunteers ont joué le dernier Tournoi des Maîtres comme amateurs'', rappelle celui qui en est à sa dernière session au Collège André-Laurendeau..
   Il admet un certain stress face à ce qui l'attend bientôt.
   ''Ils ont beaucoup d'attentes envers moi, mais je me suis habitué à ce genre de situation au cours des deux ou trois dernières années. Je sais que, lorsque les attentes sont élevées, j'ai les outils pour réussir. Alors je suis stressé un peu, comme à mon habitude, mais ce n'est pas nouveau pour moi'', écrit-il lors de l'échange de messages.
   La PGA
   En entrevue, en octobre, juste avant le Championnat canadien, Hugo Bernard avait répondu sans détour qu'il ne visait rien d'autre d'être un jour membre de la PGA. Avec son entrée prochaine au sein de l'équipe des Volunteers du Tennessee, cet objectif apparaît encore plus à portée de main.
   ''Moi aussi mes attentes sont élevées et je crois que les Volunteers vont être en mesure d'amener mon jeu à un autre niveau. C'est certain qu'après mes quatre années universitaires, l'étape suivante est la PGA'', tranche-t-il.
    Et c'est quoi déjà que disait son coach Daniel Langevin? ''Hugo est un joueur déterminé, pas un rêveur?'' Pas de doute, il connaît bien son poulain.

 *Droits d'auteur Martial Lapointe. Toute reproduction de ce texte doit recevoir l'approbation de l'auteur. 

dimanche 16 novembre 2014

destinations : RTJ alabama 3

 
   Birmingham, Alabama - ''Vous savez, les terrains difficiles, bien souvent ce sont eux qui restent dans nos souvenirs, ceux dont on se souvient longtemps'', lance de façon anodine Bill Lang, responsable des médias pour l'Alabama Robert Trent Jones Golf Trail. Et il a raison, on va se souvenir le reste de nos jours du Fighting Joe et du Ross Bridge! 
   Une fois les parties terminées sur ces deux parcours, l'image amusante de Bill Lang nous lançant
cette phrase à propos des terrains difficiles nous revient et l'on comprend mieux le petit sourire en coin qu'il arborait à ce moment. Il savait à quel point le défi serait de taille au Fighting Joe, du club The Shoals à Florence, et au Ross Bridge, à Birmingham.
   Le Fighting Joe, des jalons bleus, s'étend sur pas moins de 8092 verges, tandis que Ross Bridge, avec ses 8191 verges, constitue le quatrième plus long parcours de golf au monde!
   Un links
   Pour débuter le périple en terre de Forest Gump, il a fallu s'attaquer à un links majestueux mais aussi redoutable. Aux abords de la rivière Tennessee, le Fighting Joe porte très bien son nom : un combat de tous les instants, du premier au dernier trou.
   Comme pour la plupart des terrains formant la RTJ Golf Trail, les lieux sont entretenus à la perfection. Et le décor charme, impressionne et parfois déconcentre, le temps de sortir l'appareil pour la prise de clichés.
   Les plans d'eau sont nombreux et font obstacles sur douze trous, dont le 12e, justement, une belle normale 5 avec son vert protégé par un étang. Ce green demande une maîtrise parfaite du putter pour mieux composer avec les ondulations. Tous les verts à The Shoals sont sans défaut quand on pense qualité de roulement de la balle: rapides et gardant bien la ligne.
Tim Cole, professionnel en titre à The Shoals.
   À la fin de la ronde, quelques mots échangés avec le professionnel en titre Tim Cole, ajoutent au plaisir vécu tout au long de cette première partie sur la fameuse Trail. Le pro est visiblement enchanté de parler un peu de son terrain et c'est agréable de l'entendre. Pour lui, la beauté générale des lieux représente peut-être le meilleur argument pour inciter les golfeurs à fouler les allées du club The Shoals.
   ''Tout le site est superbe!, émet-il, enjoué. Juste terminer une partie sur le bord de la rivière et défier la normale trois qui vous attend, est déjà quelque chose de spécial. Mais si j'avais un seul trou à vous montrer, je vous amènerais tout de suite au 14e trou du parcours Schoolmaster. Tout un trou de golf!''
   The Shoals compte donc deux 18 trous, soit le Fighting Joe et le Schoolmaster et, effectivement, le 14e trou de ce parcours surprend autant par sa beauté que son défi. Cette normale 4 en descente qui tourne vers la droite avec de l'eau tout au long et qui se termine avec un vert en pente, peut être qualifiée de grande oeuvre, rien de moins.
   Immensité
   En arrivant à Ross Bridge, là où se poursuit notre escapade, une image s'impose d'elle-même ou, plutôt, une sensation: celle de l'immensité. Pourquoi? Un peu étrange à expliquer mais tout paraît vaste, surdimensionné à Ross Bridge. L'espace semble infini, il n'y a rien d'étouffant.
   Et cela commence avec l'hôtel sur place, le Renaissance Birmingham Ross Bridge. On ne parle plus d'un hôtel, mais d'un château. Les gens de la Trail utilisent presque toujours ce terme quand ils réfèrent à cette imposante bâtisse derrière laquelle se terre un parcours de golf hors du commun.
Bill Lang, responsable des communications.
   Dès le premier trou, ce sentiment d'être au coeur de quelque chose d'immense, saisit. La vue, sur cette normale 5, permet de voir quelques autres trous au loin et des vallons sur lesquels courent des allées impeccables et qui ajoutent encore à cette fameuse sensation d'être plongé dans l'infini.
   ''Les sentiers qui partent du tertre de départ du trou numéro un au green du 18e trou, s'étirent sur plus de 14 kilomètres de long! On convient que la voiturette de golf est très utile sur ce terrain'', précise Bill Lang avec toujours son petit sourire amusé, surtout devant notre mine impressionnée.
   Une oeuvre d'art
   Une autre impression surgit au fil des trous et c'est celle qu'on ne se trouve pas sur un terrain dessiné dans des champs boisés ici et là, mais plutôt sur un parcours sculpté. Comme si partout le moindre détail a été pensé, analysé de façon à créer des émotions peu importe où l'on se trouve sur le terrain.
   Les propos de Chip Purser, le directeur du golf à Ross Bridge, tendent à confirmer ce ressenti. ''Quand les golfeurs quittent le terrain, dit-il, ils ont le sentiment d'avoir vécu une expérience bien plus que d'avoir juste jouer une partie de golf. Malgré le vaste territoire qu'occupe le terrain, il est quand même assez facile à jouer. Le défi se situe surtout au niveau de l'approche au vert.''
   À ses yeux, le 17e trou mérite une attention spéciale. Il est bon, soutient-il, de prendre le temps de s'arrêter un peu, avant d'exécuter son deuxième coup sur cette normale 4, pour jeter un coup d'oeil sur le décor. Effectivement, c'est à voir! Le petit vert, tout en bas, avec l'eau à la droite, attire le regard et plaît même si le suspense s'installe pour ne pas le rater, ce green. Puis au loin, se dessine le 18e trou, une longue normale 4 qui tourne vers la droite et qui forme une sorte de boucle en rejoignant le neuvième trou qui, lui, bifurque vers la gauche. Les deux verts sont séparés par un ruisseau qui descend en cascades jusqu'à un étang à leurs pieds. Magnifique!
   Oui, un terrain sculpté, une oeuvre d'art cachée derrière un château. Juste pour cela, le périple sur l'Alabama Robert Trent Jones Golf Trail en valait pleinement le coup!


  *Droits d'auteur Martial Lapointe. Toute reproduction de ce texte doit recevoir l'approbation de l'auteur.

jeudi 13 novembre 2014

destinations : RTJ alabama 2


   Mobile, Alabama - Tout en haut, sur le départ du trou numéro un, le coup d'oeil est à la fois impressionnant et intimidant, deux mots qui reviennent souvent lorsqu'on se retrouve sur les allées des différents parcours composant l'Alabama Robert Trent Jones Golf Trail.
   Nous sommes sur le tertre de départ du premier trou du The Judge, au club Capitol Hill à Prattville, près de Montgomery. C'est de toute beauté: la forêt sur la gauche et l'immense lac sur la droite. Mais c'est aussi très intimidant: l'allée, légèrement sinueuse, apparaît toute étroite et, de toute évidence, il faut à tout prix viser le centre.
  ''Ce trou peut être considéré comme LE trou signature de toute la Trail. C'est vraiment une belle façon de commencer une partie de golf''', soutient le responsable des relations de presse pour la RTJ Golf Trail, Bill Lang.
   Trois parcours
   Euh... ouais, une belle façon de débuter mais encore faut-il s'assurer de bien le jouer, ce trou exceptionnel. La chance nous sourit et on s'en tire avec un oiselet! Effectivement, un beau trou pour commencer une partie! Mais le party s'est malheureusement arrêté là...
   Car les oeuvres de Robert Trent Jones exigent le meilleur des golfeurs. Il faut maîtriser ses coups de départs, ceux dans l'allée, les approches et les roulés pour ramener une belle carte. Et tout cela ajoute finalement au plaisir. Le défi demande concentration, application, au point d'en être épuisé à la fin mais, peu importe la marque, on sort souvent ravi de cette expérience de golf.
   Nous avons joué The Judge mais au club Capitol Hill, deux autres parcours sont issus des tables à dessins de Robert Trent Jones, soit The Legislator et The Senator. Ce dernier a accueilli les filles de la LPGA en septembre dernier.
The Falls à Magnolia Grove: un beau terrain dans un décor sobre.
   Chacun a son style: The Senator offre un parcours de type links, The Judge se négocie à travers les plans d'eau (sur pas moins de 14 trous!) et The Legislator demeure plus traditionnel en s'immisçant dans la forêt de pins majestueux.
   Décor sobre
   The Judge est pratiquement un incontournable si le périple de RTJ Golf Trail vous attire. Lors de notre passage, de la semence ralentissait la balle sur les verts mais ceux-ci demeuraient rapides. On retient d'ailleurs de cette partie, outre le décor magnifique, le défi à relever sur chacun de ces verts ondulés à l'extrême.
   Par ailleurs, plus bas, tout au sud dans le secteur de Mobile, le club Magnolia Grove et son parcours The Falls suggère un tout autre décor. Plutôt sobre, il n'en demeure pas moins très intéressant. Seule normale 71 de toute la Trail, ce 18 trous semble se laisser découvrir, ou plutôt apprécier, au fil des trous.
   Rien de très exceptionnel comme coup d'oeil au départ sauf que, peu à peu, en étant le moindrement attentif, le charme des trous apparaît discrètement: un aménagement paysager agréable à l'oeil ici, un marécage et un jeu d'eau surprenants là ou, encore, une disposition de fosses de sable intéressante en bordure d'un vert
   Et justement, parlant de fosses et de verts, ayant essayé les premières plus souvent qu'autrement, elles sont d'une qualité exceptionnelle pendant que les seconds sont très rapides même si spongieux et donc, réceptifs.
   Les pros
   La qualité des terrains et celle des hôtels qui sont associés aux différents sites constituant la RTJ Golf Trail, est reconnue et fait en sorte que les circuits de pros ont choisi quelques-uns de leurs parcours pour figurer à leur programme.
   On l'a déjà mentionné, la LPGA a tenu son tournoi Yokohama en septembre au Capitol Hill, mais elle avait aussi inscrit le parcours The Crossing à Mognolia Grove dans son calendrier, en mai, pour la tenue de la Classique Airbus.
   En 2015, la PGA se pointe elle aussi en Alabama pour le Championnat Barbasol qui aura lieu en juillet au Lake Course, sur le site du Grand National, dans le secteur d'Auburn. D'accord, ces pros, avec tout leur talent, n'auront pas nécessairement en tête les deux fameux mots coiffant cet article, ils ne seront peut-être pas intimidés par le défi. Toutefois, il est peu probable qu'ils ne soient pas impressionnés par la Trail car, si celle-ci a attiré autant de visiteurs depuis ses débuts, c'est qu'elle ne doit laisser personne indifférent.

*Droits d'auteur Martial Lapointe. Toute reproduction de ce texte doit recevoir l'approbation de l'auteur.

lundi 10 novembre 2014

destinations : RTJ alabama 1



   Prattville, Alabama - L'idée de construire 26 terrains de golf sur 11 sites du nord au sud de l'état en faisait rire plusieurs, il y a une vingtaine d'années, en Alabama. Quelques 11 millions de rondes plus tard, plus personne ne rit, bien au contraire, tous applaudissent la création de la Robert Trent Jones Golf Trail, dont son fondateur aimait décrire comme ''du golf de luxe accessible à tous''.
   Son fondateur, c'est le Dr David G. Bonner, celui qui gère le fonds de pension des employés de cet état du sud américain. Fin des années 80, celui-ci a lancé ce projet en s'associant au célèbre architecte de golf Robert Trent Jones et en mettant en branle sept chantiers en même temps.
   ''Non seulement riait-on du Dr Bonner quand il a lancé ce projet, mais on le traitait carrément de fou. Aujourd'hui, on ne peut que reconnaître le génie derrière cette idée. Le succès de la Trail en est tout simplement la preuve'', exprime le président de la Alabama RTJ Golf Trail, M. John Cannon, lorsque rencontré à son bureau de Oxmoor Valley, près de Birmingham.
   Tourisme et économie
   L'homme est décontracté, accueillant et très cordial, on ne doit pas l'appeler M. Cannon mais John, insiste-t-il, et il a la parole facile lorsqu'il est temps de parler de la Trail, comme il dit. Autrefois directeur de golf dans le coin de Myrtle Beach, puis de Hilton Head, en Caroline du Sud, John Cannon tient les rênes de la RTJ Golf Trail depuis 15 ans. Pour lui, il ne fait aucun doute, 22 ans après l'ouverture du tout premier terrain de ce circuit traversant l'état de l'Alabama du nord au sud, avec quelques bifurcations vers l'est, que le projet est un succès total sur toute la ligne.
   ''Nous sommes heureux d'offrir aux golfeurs un tel paradis, dit-il, mais cela va plus loin. Nous avons bouleversé l'industrie touristique de l'état et donné un bon coup de pouce à l'économie. Autour de la Trail, plusieurs entreprises sont apparues, je pense entre autres à des constructeurs automobiles étrangers, et nous accueillons des tournois de la PGA et de la LPGA. Ce sont là des activités qui rapportent à l'état et nous en sommes fiers.''
   À ses côtés, Bill Lang, des relations publiques de la RTJ Golf Trail, lance des chiffres: ''Avant la création de la Trail, l'industrie touristique de l'Alabama générait quelques 1,86 milliards de dollars annuellement. Vingt ans plus tard, on parle de 11 milliards! Il se joue en moyenne 550 000 parties de golf sur notre circuit à chaque année, 50 pour cent par des gens de l'état, 50 pour cent par des golfeurs des autres états américains ou en provenance de l'étranger. D'ailleurs, jusqu'à maintenant en 2014, 15 000 rondes ont été jouées par des Canadiens.''
   La signature d'un grand
   Les responsables de la RTJ Golf Trail insistent sur la qualité des terrains et de l'accueil. La gestion des hôtels, la plupart construits en même temps que les parcours, se trouve entre les mains de l'importante chaîne Marriott. On dit hôtels, mais dans certains cas, comme à Ross Bridge, le dernier né du projet, il est presque question de châteaux tellement les lieux sont somptueux et prestigieux.
   Mais tout se rapporte au golf, bien sûr, et comme l'idée première est d'offrir du golf de qualité accessible à tous, les gens de la Trail se plaisent à rappeler qu'une semaine sur leur circuit revient à une journée à Pinehurst, en Caroline du Nord, ou à Pebble Beach en Californie.
   Ce sont effectivement de très beaux terrains que l'on découvre tout au long de ce chemin de golf particulier. Et ils portent la signature d'un grand, Robert Trent Jones, qui a mis tout son talent dans ce projet qui fut son dernier.
   ''Quand le Dr Bonner a démarré le projet, rappelle M. Cannon, il a lancé une invitation à cinq architectes de golf. Seul M. Jones a répondu. Il a même quitté sa retraite pour se lancer dans cette aventure, tellement l'idée l'emballait.''
   Les parcours ont donc sa touche, caractérisée entre autres par des chapelets de fosses de sable le long des allées, plus nombreuses encore à l'approche des verts qui, eux, sont habituellement surélevés. L'architecte a su, comme toujours, mettre à profit le paysage naturel de chacun des sites. Malheureusement, M. Jones n'a pas vu la fin du projet. Il est décédé le jour de l'inauguration du site à Capitol Hill.
   La suite a été confiée à Roger Rulewich qui a conçu, tout en gardant l'esprit de départ de Trent Jones, les deux derniers nés du circuit, soit The Shoals, au nord-ouest, à Florence, et Ross Bridge à Birmingham (ces deux terrains feront l'objet d'un prochain reportage sur l'Alabama RTJ Golf Trail).
   Petit détour
   Les 26 terrains de la Trail sont reconnus comme étant de très grande qualité. Certains sont très, très longs et la plupart représentent des défis de taille. Sauf que les différents jalons installés sur tous les trous permettent de jouer dans ses limites.
   Ils ne sont pas privés, évidemment puisque l'idée était de les rendre accessibles à tous, et les prix sont très raisonnables pour des terrains de cette qualité. Quand on interroge nos interlocuteurs Cannon et Lang pour savoir quel est leur terrain favori, tous deux n'osent se prononcer, pas question de faire des jaloux, bien sûr... Sauf que le président Cannon admet un faible pour le site Grand National, à Auburn.
   ''Tous les parcours sont superbes, enchaîne-t-il. Chaque lieu a son cachet et chaque terrain a été construit de manière à ce que tous les golfeurs, peu importe leur niveau, aient du plaisir, vivent une belle expérience de golf. Au Grand National, toutefois, j'aime bien l'endroit. Le décor change beaucoup au fil des saisons et c'est agréable à voir.''
    Pour les Québécois qui se rendent en Floride à l'automne ou qui rentrent chez eux au printemps, un tout petit détour par l'Alabama pour vivre cette expérience de la RTJ Golf Trail vaut vraiment la peine. Et pour les autres, pourquoi pas une nouvelle destination? Certains grossistes l'ont d'ailleurs déjà offerte. Les quatre parcours que l'on a découverts surprennent et laissent une très belle impression. L'hébergement est de qualité et la restauration, typiquement sudiste.
   Il est facile de terminer en y allant de clichés ou de paroles célèbres à la Forest Gump, cet amusant personnage littéraire et cinématographique de Montgomery, ou d'y aller avec le titre de la populaire chanson rendant hommage à cet état et, finalement oui, on va le faire, on va aller dans la facilité et dire aux golfeurs de se laisser tenter par cette Trail qui leur fera sûrement fredonner Sweet Home Alabama!

*Droits d'auteur Martial Lapointe. Toute reproduction de ce texte doit recevoir l'approbation de l'auteur.

jeudi 6 novembre 2014

destination : sur la route du sud - amelia island



Des points de vue impressionnants sur le parcours Ocean Links.
   Fernandina Beach - Ce n'est peut-être pas aussi chaud, mais c'est très confortable. Le nord de la Floride peut réserver des surprises et bien souvent, elles sont agréables. Golf et temps doux à prix très abordable, voilà comment on peut qualifier Amelia Island.
   Cela se passait il y a quelques années. Plutôt que de descendre tout en bas de la Floride, un arrêt au nord, quelque peu avant Jacksonville, permit de faire une belle découverte. Amelia Island, la dernière des Sea Islands, ce chapelet d'îles se détachant de la côte à partir de la Caroline du sud, ne déçoit pas.
   Y passer l'hiver... pas sûr. Mais pour un court séjour, peut-être une semaine ou même un mois, pas de problème. Un peu plus d'heures de route que pour Myrtle Beach, mais quelques-unes de moins que pour Miami ou Fort Lauderdale. Des températures plus basses, certes, mais certains les qualifieront de plus confortables. Une chose est sûre, l'île permet d'oublier l'hiver le temps du séjour!
   Et justement en raison de ce climat plus doux (des épisodes de forte chaleur peuvent toutefois survenir), le prix pour se loger n'étouffe personne et ce, même tout près de la mer.
   Et le golf?
   Sur Amelia Island, quatre clubs de golf y ont été construits et l'un d'eux regroupe trois terrains de 18 trous et tandis qu'un autre compte 27 trous. Disons tout de suite qu'il est possible à l'un ou l'autre de ces clubs de s'entendre sur un forfait à l'achat de plusieurs parties, un forfait ressemblant à un abonnement d'un mois pour deux ou quelque chose s'y rapprochant qui ne crève nullement le portefeuille.
   Le Omni Amelia Island Plantation est situé tout au sud de l'île et offre la possibilité de jouer trois parcours, soit le Oak Marsh, le Long Point et le Ocean Links. Ce dernier est un incontournable. Avec quelques trous longeant la mer, le décor est tout à fait exceptionnel.
   Il y a aussi le club Amelia River qui offre un bon rapport qualité-prix mais soyez en forme pour attaquer les trous 9 et 18.
   Si vous quittez l'île, à quelques kilomètres sur la route menant vers l'autoroute 95, le défi du North Hampton vous attend. Dessiné par Arnold Palmer, ce terrain exige la perfection sur pratiquement tous les coups et c'est surtout vrai sur le premier neuf. Les trous suivants ne se laissent pas non plus domptés facilement, demandant aussi habilité, précision et distance. Mais un très, très beau terrain qui vaut la peine d'essayer.
   On peut aussi mentionner le parcours municipal de Fernandina Beach qui, avec ses 27 trous, permet de jouer du golf intéressant à moindre coût.
   Ville coquette
   Fernandina Beach est la municipalité occupant le territoire d'Amelia Island. Le gros de son agglomération est situé tout au nord de l'île, près de la Georgie, d'ailleurs.
   Petite ville coquette, elle recèle beaucoup d'histoire et ses bâtiments d'époque retiennent l'attention. Dans le centre-ville, qui débouche sur le port, d'intéressantes petites boutiques sont à découvrir et quelques bons restaurants permettent de passer de belles soirées. Il y a aussi un réseau d'admirables maisons d'époque à visiter. L'endroit est riche d'histoire, l'île étant même surnommée l'Île aux huit drapeaux en raison des états qui l'ont déjà conquise.
   Il ne faut surtout pas manquer les couchers de soleil à la marina qui plongent les lieux dans un doux éclairage orange et dans lequel glissent les bateaux de pêche rentrant au port; un spectacle relaxant.
   Relaxant tout comme l'île, en général, mais pas nécessairement ses terrains de golf qui, bien que agréables à jouer, nécessitent vos meilleurs coups. Mais ils en valent la peine!


 *Droits d'auteur Martial Lapointe. Toute reproduction de ce texte doit recevoir l'approbation de l'auteur.

lundi 3 novembre 2014

acutalité : honneurs à Daneault et Côté


   Québec - Il y a de ces journées qui commencent mal et pourtant, à la fin, elles réservent de belles surprises et deviennent mémorables. Ce fut le cas le 14 octobre dernier pour les pros du club Le Montmorency, du secteur Beauport à Québec, qui ont signé un doublé en remportant en équipe le dernier tournoi de l'AGP puis, du côté individuel, le Méritas pour le titre pro-gestionnaire de l'année.
   Ce fameux jour où l'Association des golfeurs professionnels du Québec tenait son dernier tournoi de la saison, à Pinegrove, suivi de la soirée Méritas, les pros Jacques Côté et Julien Daneault devraient s'en rappeler longtemps. D'abord champions du tournoi en équipe puis, pour le directeur Daneault, confirmé pro-gestionnaire de l'année, c'est tout de même le genre de journée qu'on n'oublie pas.
   ''Et dire qu'en partant, cela allait plutôt mal, rappelle Jacques Côté. On a raté deux oiselets faciles dès les deux premiers trous. Mais on s'est repris par la suite.''
   ''Mets-en qu'on s'est repris!, s'exclame Julien Daneault. Après ces deux normales peu réjouissantes, on a réussi un oiselet, suivi d'une autre normale. Sauf qu'au trou suivant, Jacques, avec un beau petit coup d'approche, a mis la balle dans le trou pour l'oiselet. Après, on a collé cinq autres oiselets de suite pour terminer au total à moins 11 et en première place!''
   Puis il ajoute, un brin de fierté dans les yeux: ''C'est le fun de constater que, malgré les nombreuses heures passées en boutique ou dans les bureaux de l'administration, nous avons encore du bon golf en nous. Des fois, les gens peuvent s'interroger parce qu'on vient de quitter le terrain, nous, des pros, sans avoir joué un 67 ou quelque chose du genre. Là, avec cette victoire à moins 11...''
   ''Ce jour-là, enchaîne aussitôt Jacques Côté, une fois sur notre lancée, on avait l'impression que plus rien ne pouvait nous arrêter. On embarquait sur les verts, on s'approchait de la balle en sachant que l'un ou l'autre allait la mettre dans le trou sans problème. On n'avait pas abordé le tournoi avec l'objectif de la victoire à tout prix. On était détendus et cela paraissait sur notre jeu.''  
   23e saison
   La saison qui se termine en était la 23e au club Le Montmorency, autrefois le Courville, pour le professionnel en titre Jacques Côté. Lorsque rencontré récemment avec son directeur Julien Daneault pour discuter de la victoire à Pinegrove, il était clair qu'en parler lui faisait plaisir. Pratiquement le même plaisir que celui procuré par son travail de tous les jours au club de golf.
   ''J'ai toujours dit que le jour où je ne m'amuserai plus, explique-t-il, je vais arrêter de travailler. Ce n'est pas nécessairement des vacances mais quand tu es plongé dans une belle ambiance comme ici au Montmorency, c'est très motivant.''
    Le silence s'installe un bref moment, le temps qu'il jette un coup d'oeil vers son compagnon Julien Daneault. Des sourires apparaissent, complices.
   ''Disons qu'avec Julien, reprend-il, les choses sont assez faciles. Avec sa formation de professionnel de golf, lui et moi on parle le même langage. Étant lui-même un pro, il comprend mon travail. On a la même mentalité face au boulot. Et cela procure un plus grand sentiment d'appartenance.''
Julien Daneault, pro-gestionnaire de l'année 2014.
   Créer une tendance
   Bien sûr, de tels propos plaisent au principal intéressé, pas juste parce qu'il est flatté au passage, mais parce qu'ils vont dans le sens où Julien Daneault aimerait voir le golf se diriger.
   ''Quand j'ai reçu le prix, rappelle-t-il, mon discours était axé là-dessus, sur cette tendance qu'il faut créer, soit remettre de plus en plus les destinées du golf, plus localement celles de chacun des clubs, entre les mains des pros du golf, justement.
   ''Nous avons été formés dans cette optique, continue celui issu du programme Golf Management à Myrtle Beach, en Caroline du Sud. Dans le contexte où les mauvaises nouvelles sont plus courantes que les bonnes dans le monde du golf, c'est cela que j'ai voulu rappeler à mes collègues, leur rappeler que nous, les pros, on doit s'investir davantage dans la gestion, on peut ainsi apporter beaucoup à l'industrie.''
   Satisfaction
   Julien Daneault mentionne aussi que les conseils d'administration des clubs comptent de plus en plus dans leurs rangs des personnes avec des bagages professionnels différents, ce qui aide beaucoup les directeurs dans leur travail.
   ''Ici, au Montmorency, sur le CA, dit-il, il y a des gens provenant de différents milieux qui sont d'une grande aide. Je suis très touché d'avoir remporté le Méritas du pro-gestionnaire de l'année, que ceux de ma profession aient ainsi voté pour moi, mais sans le soutien et le travail du CA derrière moi, je ne crois pas que j'aurais gagné.''
   Et tant qu'à rencontrer les pros du club, l'occasion était belle pour poser des questions sur les projets de 2015. Là, un autre sourire apparaît avant qu'une série de chiffres soient fournis:
   ''On fait un sondage à chaque fin de saison et cette année, précise Julien Daneault, on a obtenu un taux de 84%  de satisfaction sur la plupart de nos services. Au cours de la dernière saison, les membres souhaitaient que l'on travaille davantage sur les verts et c'est ce qu'on a fait. Là, ils nous demandent d'améliorer les fosses de sable et certains services de restauration, ce sur quoi on va s'attaquer pour 2015.
   ''Des idées, termine le dg du Montmorency, on en a plusieurs pour améliorer le parcours et le club en général. Mais comme le dit souvent le président du CA, André Lefrançois, c'est bien d'avoir des idées mais tu dois travailler sur celles-ci, y dépenser de l'énergie, uniquement quand tu as l'argent disponible pour le faire. Cette année, on a ainsi atteint nos objectifs de ce côté-là, on va terminer sans demander d'autres participations monétaires aux membres.''

*Droits d'auteur Martial Lapointe. Toute reproduction de ce texte doit recevoir l'approbation de l'auteur.