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jeudi 18 décembre 2014

portrait : Pierre-Alexandre Bédard


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   Québec - Il y a près d'une quinzaine d'années, là-bas, loin dans le nord, à Chibougamau, il y avait un ti-cul qui, avant et après les classes, montait sur son vélo et filait jouer neuf trous de golf presque à tous les jours. Le ti-cul a grandi, il a quitté sa ville natale et est entré à l'université où, à sa toute première session, il a remporté le titre de joueur universitaire par excellence, rien de moins!
   Le ti-cul en question est Pierre-Alexandre Bédard et ce n'est plus un gamin que l'on a rencontré, quelques jours après avoir été couronné, à l'issue de la saison de golf du Rouge et Or de l'Université Laval. Il y avait plutôt devant nous un jeune adulte décidé, éveillé aussi, et plein d'énergie, sûrement cette belle énergie motivant ceux qui réussissent.
   ''En devenant le joueur par excellence universitaire au Québec, j'ai du même coup obtenu le titre de recrue de l'année. J'en suis bien fier'', lance sans aucune prétention le jeune homme.
   Bon début de saison
   Quand on discute avec Pierre-Alexandre Bédard de ses exploits et de ses rêves, on devine que l'on a affaire à un véritable athlète et probablement à une future étoile. Le talent est là, la détermination aussi, pas de doute là-dessus. Ses résultats, depuis qu'il fait de la compétition, le prouvent. À sa première année comme amateur, après avoir quitté les rangs juniors, il visait se rendre aux Championnats canadiens. Non seulement s'est-il qualifié, mais ses performances lui ont permis de se retrouver dans l'équipe du Québec!
   La saison 2014 s'est déroulée de la même façon, c'est-à-dire comme ses débuts pleins de promesses sur les circuits amateurs. Sachant qu'il avait de fortes chances de joindre les rangs du Rouge et Or, Pierre-Alexandre voulait néanmoins se démarquer et ainsi ne laisser aucun choix aux entraîneurs de Laval que celui de le prendre dans leur équipe.
Recevant le trophée André-Gagné au Duc de Kent 2014.
   ''J'ai connu un bon début de saison, raconte le jeune homme de 20 ans. Au tournoi Alexandre de Tunis, j'ai terminé sixième. Il s'agissait de ma meilleure performance dans un tournoi majeur alors que j'avais l'impression de ne pas avoir si bien joué que cela. C'était donc encourageant!''
   La semaine suivante, au Duc de Kent, il terminait deuxième puis, au Championnat provincial, quatrième. Sa deuxième place au Duc de Kent lui a permis d'obtenir le trophée André-Gagné, remis au meilleur joueur du tournoi de la région de Québec. ''Ce fut spécial de recevoir ce trophée des mains de M. Gagné lui-même'', de préciser P-A qui jouait sous les couleurs du club de Cap-Rouge.
   Par la suite, la saison universitaire s'est mise en branle et il a été dominant avec entre autres une victoire dès le premier tournoi.
   Leadership
   Entraîneur en chef de l'équipe du Rouge et Or, Élie Anquetil souligne les qualités de leader du jeune homme: ''Il travaille très fort sur tous les aspects du jeu et a énormément de talent. Il est créatif sur le parcours, maîtrise bien tous les coups et frappe très fort. Ce qui le démarque des autres, c'est son leadership et son très grand désir de vaincre. Nous n'avons pas fini d'entendre parler de lui!''
   L'assistant-coach Mathieu Paradis a aussi beaucoup aidé P-A Bédard et il est clair, de la façon dont il en parle, que le jeune joueur est très reconnaissant envers celui qui l'a pris sous son aile il y a quelques années. ''Mathieu me suit depuis 2011 et j'ai beaucoup appris avec lui,'' précise-t-il avec visiblement beaucoup de respect.
L'entraîneur Mathieu Paradis.
   Quant au principal intéressé, il n'hésite pas lui non plus à souligner le bon travail de la recrue du Rouge et Or. ''J'ai rarement vu un joueur aussi curieux, passionné, insiste-t-il. C'est le genre de golfeur qui hausse son niveau de jeu en compétition, qui est toujours là lorsque ça compte. Et cela, c'est le signe d'un excellent athlète.''
   Tiger, toujours Tiger
    Visiblement, le champion universitaire se plaît au sein de l'équipe du Rouge et Or. Il apprécie le programme permettant aux nouveaux de jouer avec des anciens. Côtoyer les Max Gilbert, Sonny Michaud et Clément Herviou, entre autres, l'aide beaucoup, soutient-il.
   S'il aime leur compagnie, ils ne sont pas ses idoles pour autant. Et ce ne sont pas les petits nouveaux sur les circuits majeurs tels Rory McIlroy ou Rickie Fowler non plus. Son idole c'est Tiger Woods, personne d'autre.
   ''Depuis que je suis tout petit que ce gars-là m'en met plein la vue!, s'exclame Pierre-Alexandre. Et ne vous en faites pas, Tiger va revenir, il va retrouver les sommets.''
   Son père figure certainement dans cette liste des personnes qu'il admire. Il veut même suivre les traces de celui qui a été de nombreuses années directeur du golf et du centre de ski de Chibougamau avant de se retrouver à la tête de sa propre entreprise.
   ''C'est ce que je veux faire, tranche le jeune golfeur. Je veux travailler dans le domaine du golf, sinon me lancer en affaires.''
   Il retourne régulièrement dans sa ville natale qu'il dit ne jamais oublier. ''À Noël, c'est sûr que j'y retourne.''
   Se pourrait-il alors qu'en cette période de fêtes de fin d'année, brille une étoile de plus dans le décor nordique, loin là-bas dans le Nord-du-Québec?


DERNIÈRE HEURE:  Sur la site officiel de la PGA, section Champions Tour, le tournoi Championnat de Québec est au programme et se tiendra de nouveau à Québec du 31 août au 6 septembre 2015.


*Droits d'auteur Martial Lapointe. Toute reproduction de ce texte doit recevoir l'approbation de l'auteur.



 

lundi 15 décembre 2014

équipement : l'entrainement hivernal


   Québec - ''L'hiver, on travaille surtout sur le long terme alors que l'été, on répare. On essaie d'améliorer les golfeurs sans qu'ils remettent en cause leur saison de golf.''
   Le jeune pro enseignant parlait ainsi pendant que le vent soufflait, la neige, presque du grésille, tombait, et il y avait ces gens qui marchaient, le dos courbé, grosses bottes aux pieds et... sac de golf à l'épaule! Un anachronisme total, comme si des farfelus s'amusaient à se promener sur la plage chaussés de raquettes ou de skis à neige en pleine canicule de juillet!
   ''Aujourd'hui, en raison des mauvaises conditions, c'est sûr qu'il y a un peu moins de monde, mais déjà pour cet hiver, on a augmenté notre membership, on compte 50 nouveaux membres'', précise Keven B. Tremblay, le jeune pro rencontré dans les locaux de Golf Évolution sur la rue Bouvier, à Québec.
   En mode golf
   Ce dernier fait partie de l'équipe d'enseignants de golf actifs, au cours des prochains mois, chez Golf Évolution, ce centre d'entraînement intérieur qui a récemment fait l'objet d'un partenariat avec l'équipe de B2Golf, sur la rive sud, à Lévis. Outre Keven B. Tremblay, les pros qui aident les golfeurs dans ce centre sont Yvan Beauchemin, Pierre-Luc Darveau, Max Beaulieu, Pierre-Luc Bergeron, Nicolas Fortin et Jason Lambert.
   La brochette est quelque part impressionnante, tous des noms qui ont fait leur marque dans ce domaine. À 28 ans, Keven B. Tremblay est directeur de l'Académie de golf à La Tempête, à Lévis, où il travaille avec un vénérable vétéran du nom d'André Gingras.
L'enseignement est fait selon le physique de chacun.
   Selon Keven, l'entraînement intérieur, durant l'hiver, diffère passablement de celui estival. L'entraînement mais aussi l'enseignement qui est davantage axé sur les résultats à long terme.
   ''L'hiver, explique-t-il, on peut davantage placer les joueurs qui suivent des cours, en mode golf, c'est-à-dire les faire travailler sans penser aux résultats immédiats. Ils peuvent corriger des erreurs sans gâcher leur saison.
   ''L'été, poursuit-il, on ''répare'' pour les prochaines rondes de golf, l'hiver on corrige pour les prochaines années.''
   Bio-mécanique
   Pendant qu'il raconte tout cela, la porte du centre Golf Évolution ouvre régulièrement, laissant entrer le froid mais aussi ces étranges personnages à l'échine pliée que l'on peut appeler golfeurs d'hiver. Ils sont tous de gabarits différents, fait remarquer Keven B. Tremblay.
   ''C'est là un point que l'on ne peut plus négliger lorsqu'on parle d'enseignement du golf, précise le jeune homme. Il n'y a pas un golfeur identique physiquement, pas un avec la même flexibilité, la même forme physique.
   ''Il faut donc tenir compte de la bio-mécanique de chacun, continue-t-il très concentré au point qu'il n'entend plus le vent hurler dehors. Si quelqu'un a des petits bras, c'est sûr que son élan arrière ne sera pas le même qu'un golfeur élancé.''
   Selon lui, en cinq minutes, il est possible de faire un test bio-mécanique qui guide les enseignants sur neuf points précis de l'élan.
   Pas réapprendre
   Il insiste, les cours de golf l'hiver ou l'entraînement en salle sont une bonne occasion pour corriger et non pas réapprendre le golf.
Keven B. Tremblay, l'un des pros enseignants au centre Golf Évolution.
   ''Bien des joueurs hésitent à prendre des cours, dit-il, par crainte d'être obligés de tout changer dans leur élan. Ce n'est pas vrai qu'il faut recommencer à zéro. On travaille avec l'élan de la personne, on essaie même de mettre à profit ses années passées comme golfeur pour corriger le problème.''
   Et bien souvent, ce problème peut en être un physique. Des douleurs surviennent lors de l'exécution et l'entraînement hivernal demeure une belle occasion d'oublier les résultats (que l'on veut immédiats l'été) pour justement soigner cette blessure.
   Donc dans la région de Québec, il existe deux endroits pour ce type d'entraînement intérieur, soit sur la rue Bouvier, pour la rive nord, et les locaux de l'UQAR du côté de Lévis.
   Il existe différentes formules d'abonnement, au mois ou pour la saison.
   ''Chaque abonnement vient avec une analyse d'élan'', souligne Keven B. Tremblay derrière le comptoir d'accueil de Golf Évolution, pendant qu'en arrière-plan, les balles frappant les murs résonnent, enterrant quelque peu les plaintes hivernales de cette mini-tempête qui est tombée sur la province, la semaine dernière.
  
  


jeudi 11 décembre 2014

portrait : andré gingras



   Fort Lauderdale, Floride - ''J'ai vite compris que je ne gagnerais pas ma vie en faisant de la compétition. C'est pour cela que j'ai pris cette décision, en 1983, et je suis parti observer les meilleurs enseignants de golf.''
   Les paroles d'un sage, celles d'André Gingras, un pro de la région de Québec qu'on ne peut dissocier de l'enseignement du golf. ''Et pour vendre des bâtons, ajoute-t-il, je n'étais guère meilleur. Alors j'ai misé sur l'enseignement et je ne le regrette pas du tout.''
   Puis on se rend avec lui au champ d'exercice du club Inverrary en Floride, où, évidemment, il donne des cours de golf aux Québécois pendant l'hiver. Il marche d'un pas solide, ce pas qu'ont ceux et celles qui ne veulent pas s'arrêter.
   ''Si tu arrêtes, dit-il, tu tombes. Il faut toujours s'occuper, faire des recherches, fouiller, s'améliorer.'' Oui, on parle à un sage! À un observateur, aussi, celui qui est toujours attentif, qui ne veut rien manquer. Et tout au long de l'entretien, cette façon de faire revient souvent dans ses propos, dans les histoires de son long passé qu'il raconte.
   La route des USA
   ''Le premier séminaire américain auquel j'ai assisté, se souvient-il, c'était à Bâton Rouge en Louisiane et c'est Davis Love II qui le donnait. Pendant un cours, il a demandé à un membre du club de s'élancer. Pendant des minutes, il n'a rien dit, il l'a juste observé, l'a juste regardé frapper des balles. Puis il a discuté un peu avec lui. L'homme lui a précisé qu'il avait toujours eu une slice et qu'il n'avait jamais été en mesure de jouer du bon golf.
   ''L'instructeur Love lui a donné quelques petits trucs, poursuit M. Gingras, et dès qu'il s'est de nouveau élancé, il avait un hook, un beau crochet vers la gauche! J'ai compris que cela était l'une des clés d'un bon prof de golf, corriger un problème par son contraire.''
   Tout cela s'est passé en 1983, l'année où, comme il l'a dit, il a décidé de prendre la route pour les USA afin d'aller observer les meilleurs. C'est aussi à ce moment-là qu'il est devenu ami avec l'un des meilleurs enseignants de golf au monde, Chuck Cooke.
   ''Lors d'un séminaire à Palm Beach, en Floride, il était là et on a beaucoup travaillé ensemble, relate-t-il. Chuck m'a dit que j'étais toujours le bienvenu à Barton Creek au Texas, là où il travaillait. Je l'ai pris au mot. Je suis parti quelques jours plus tard en voiture jusqu'à Austin sans le prévenir. Je me suis installé près du champ d'exercice et je l'ai observé de longues heures. Il a aimé mon attitude et, par la suite, je l'ai suivi souvent. J'allais l'observer dans les cliniques qu'il donnait un peu partout, en Californie, en Arizona... J'ai appris beaucoup de lui.''
   Le Saint-Laurent
   Donc la notion enseignement du golf et le nom André Gingras, au Québec, ne font qu'un. Au-delà de son travail d'enseignant et de professionnel dans des clubs comme Orléans, Courville (aujourd'hui Montmorency), Lorette et maintenant pro enseignant à La Tempête à Lévis, il y a aussi son implication dans la création du club Saint-Laurent, sur l'île d'Orléans, qu'il ne faut pas oublier.
   ''J'étais pro au Orléans et je croyais qu'un parcours de 18 trous sur l'île aurait sa place, raconte-t-il. J'en ai rencontré des cultivateurs à qui je demandais de me vendre du terrain pour construire un club de golf! On a finalement ouvert le parcours en juillet 1973. On vendait des actions à 400$! C'était énorme! Malheureusement, on a fait faillite en 1977 et on a dû s'en départir.''
   L'exemple européen
   À 73 ans et avec tout son bagage de pro enseignant, André Gingras peut se permettre de poser un regard critique et de donner son opinion sur la situation actuelle du golf. Selon lui, il faut recréer une clientèle à partir de la base et l'exemple des clubs européens l'inspire.
   ''Le golf est un sport très, très difficile, soutient-il sans aucune hésitation. Juste faire lever la balle, pour les débutants, c'est déjà tout un défi! Alors il faut partir de la base, faire progresser les adeptes par étapes et peut-être enlever quelques règles. En Europe, des clubs enseignent à leurs membres, dès le départ, les rudiments du golf et la façon de le pratiquer puis ils leur remettent leur carte
de handicap. Ils prennent le temps de bien initier les membres.
Il a parcouru les USA pour observer les meilleurs enseignants de golf.
   ''Les techniques d'enseignement aussi progressent, s'améliorent, continue-t-il, et cela aide les gens à être plus à l'aise avec ce sport. Si les golfeurs n'ont pas de plaisir parce que tout est trop compliqué, ils vont abandonner.''
   Le paradis
   Cette idée de rendre plus simple la pratique du golf, André Gingras l'incorpore dans sa méthode d'enseignement.
   ''Il y a toujours les règles de base à suivre pour bien enseigner le golf, dit-il, comme d'abord partir avec la bonne prise et la bonne posture. La prise pour que la face du bâton soit la bonne lors de l'impact, et la posture pour la rotation et l'équilibre. Sauf qu'il faut prendre en considération la physionomie de l'élève, sa flexibilité aussi. Et là tu dois t'ajuster, trouver des trucs pour l'aider à bien frapper une balle. Parfois, tu peux donner dix conseils, dix manières de faire pour dire la même chose avant que l'apprenti trouve celle qui lui donne le déclic.''
   Quand il explique tout cela, André Gingras est d'un calme parfait mais dans le ton, on sent toute sa passion, tout son amour même, pour son métier. Un sage, qu'on disait, un observateur également, mais comme bien des adeptes de golf, un passionné.
   Un passionné qui est présentement au paradis, tient-il à préciser. Et ce paradis, pour lui, c'est le club La Tempête où il travaille depuis 2009.
   ''Je ne veux pas m'arrêter, comme je vous l'ai dit, mais je sais bien que je vais finir ma carrière à cet endroit et c'est tout un privilège, estime-t-il, visiblement ravi. Il y a à l'Académie de golf de La Tempête une ambiance de développement, d'innovation et de recherche qui cadre parfaitement avec ma façon de travailler et cela, bien sûr, c'est formidable!''
   Pas de regret
   Les années où, enfant, il s'était créé un petit parcours sur le terrain familial, celles où il faisait la longue route pour aller aux tournois juniors à Montréal, celles encore où il remportait les titres amateurs et professionnels, celles où il parcourait les États-Unis pour se perfectionner dans l'enseignement, sont à la fois loin derrière lui et toutes proches dans sa tête et son coeur.
   Et quand il jette un coup d'oeil sur tout cela, l'enseignant n'a aucun remord, ne regrette absolument rien de sa longue carrière.
   ''Je recommencerais sans changer grand chose'', déclare-t-il tout de go sans trop s'attarder sur le passé. De toute façon, il n'a pas le temps de le faire, il veut juste continuer, ne pas s'arrêter.

 *Droits d'auteur Martial Lapointe. Toute reproduction de ce texte doit recevoir l'approbation de l'auteur.

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samedi 6 décembre 2014

compétition : qualifications LPGA 2014 - 3


   Daytona Beach, Floride - Habituellement, les coups de départs avec le bois un de Maude-Aimée Leblanc sont 30 verges plus longs que ceux de ses compagnes de trio. Ce samedi, au 18e trou des qualifications de la LPGA à Daytona Beach, la balle de la Sherbrookoise est allée encore plus loin, soit 50 verges de plus, tellement elle y a mis toute la gomme, déterminée comme jamais à jouer la ronde du lendemain. Et elle y sera à cette cinquième partie décisive.
   Sur le tableau des meneuses, tout juste avant la ligne où il est écrit ''coupure à plus deux'', apparaît le nom de Leblanc. Son score de moins deux pour la 4e ronde lui a permis d'être parmi les 70 joueuses disputant la dernière partie des qualifications, celle qui pourrait lui permettre de se retrouver sur la LPGA en 2015.
   Son coup de canon, au 18e trou, donnait l'impression qu'elle voulait faire payer à sa balle l'oiselet d'environ huit pieds raté le trou précédent. Elle aurait passé à moins trois, une position plus confortable.
   ''Non, je ne regrettais pas ce coup roulé. Je l'ai bien frappé mais la balle a sautillé sur le vert. S'il y a un coup que j'aimerais reprendre, ce serait plutôt ma courte approche au 18e. J'aurais aimé placer la balle plus près de la coupe'', de raconter celle qui devra se retrouver parmi les 20 meilleures, ce dimanche, pour obtenir son laissez-passer à temps plein pour le grand circuit.
   À la plage
   Maude-Aimée Leblanc s'élançait dans le premier trio du matin, sur le parcours Jones du LPGA International, son préféré. Elle a commis deux bogeys qu'elle a effacé avec quatre oiselets.
   Après la partie, elle analysait son jeu et convenait avoir fait quelques petites erreurs au début, mais que tout s'était replacé petit à petit.
   ''Je poussais vers la droite mes fers longs et tirais à gauche mes wedges, contrairement à la veille. Sauf qu'au moins, je vais jouer demain'', a-t-elle lancé confiante même si elle devait attendre encore des heures pour être officiellement confirmée pour la partie du lendemain.
   ''Je m'en vais à la plage pour attendre sagement le courriel qui me donnera mon heure de départ pour la dernière ronde'', a-t-elle glissé, un large sourire au visage.
   Malchance
  Du côté de Sara-Maude Juneau, sa position de départ, en cette quatrième journée, soit à égalité en 40e place, lui donnait espoir d'être de la ronde finale. Après un premier neuf de trois bogeys et trois oiselets pour la normale, elle s'est effondrée sur le neuf de retour. Elle y est allée de trois normales, cinq bogeys et un double bogey pour plus sept, une marque qui l'éliminait de la compétition du dimanche.
Sara-Maude Juneau ne cachait pas sa déception au 18e trou.
   ''Je ne sais pas ce qui s'est passé...'' Elle n'a pas prononcé ces paroles, après sa partie, mais les a soupirées, déçue à l'extrême, avant de reprendre: ''J'ai joué de malchance. Je frappais des bons coups mais je n'obtenais pas de bons résultats. Parfois, la balle tombait où je le souhaitais mais elle faisait un mauvais bon qui me pénalisait.''
   Et c'est ainsi que peu à peu, la malchance a joué sur la confiance et les erreurs ont survenues.
   ''C'est dommage, j'ai travaillé fort au cours des derniers mois pour réussir ici et je connais ce mauvais neuf, a-t-elle exprimé. J'ai maintenant besoin d'une pause. Je vais retourner au Québec pour les fêtes, oublier cette partie et me concentrer sur ma prochaine saison sur le Symetra Tour.''
  
 *Droits d'auteur Martial Lapointe. Toute reproduction de ce texte doit recevoir l'approbation de l'auteur.

vendredi 5 décembre 2014

compétition : qualifications LPGA 2014 - 2


   Daytona Beach, Floride - L'une préfère le Hills Course, l'autre le Jones Course. Ce samedi, Sara-Maude Juneau et Maude-Aimée Leblanc joueront justement leur parcours préféré du LPGA International, à Daytona Beach, et cela tombe bien car cette quatrième ronde est déterminante, seulement les 70 meilleures pourront jouer le lendemain.
   Toutes deux ont joué moins un en troisième ronde et toutes deux ont dit être confiantes pour attaquer cette fameuse quatrième journée, lorsque rencontrées après leur partie. Avec sa marque globale de 216, Juneau se retrouve en 40e position à égalité avec sept autres joueuses, pendant que Leblanc, avec 220, occupe la 78e place avec 13 autres filles.
   ''Les deux parcours sont corrects, mais j'ai une petite préférence pour le Hills, a dit Juneau. Le Jones, quand le vent se met de la partie, ouf!¸ ça devient un bon défi.''
   ''J'ai de bons souvenirs sur le Jones et je suis contente d'y jouer la prochaine partie'', a quant à elle exprimé Leblanc en faisant référence au dernier tournoi du Symetra Tour qui se tenait sur ce parcours, cet automne, tournoi dont elle a occupé la tête les trois premiers jours.
   Toute relaxe
   Quand elle a quitté l'abri des pointages, après sa troisième ronde, Sara-Maude Juneau affichait une mine très décontractée. En fait, elle était comme sur le terrain où elle s'exécutait avec application, certes, mais aussi de manière très détendue.
Sara-Maude Juneau occupe actuellement la 40e place avec sept autres joueuses.
   ''Je suis comme cela, a-t-elle lancé, je suis toute relaxe, autant en compétition que dans la vie.C'est ma manière d'être, de jouer. J'y vais un trou à la fois, un coup à la fois. Je ne surveille jamais les pointages, je regarde juste ma position et celle de quelques amies.
   ''Il ne faut pas être stressée pour ce genre de compétition qui s'étend sur cinq jours, a-t-elle poursuivi. C'est quand même 90 trous de golf de suite et il faut être en forme et reposée. Il ne faut pas nécessairement aller s'épuiser sur le terrain d'exercice après la partie.''
   Elle a commis deux bogeys au départ, soit au premier et au quatrième trous, qu'elle attribue à des erreurs de chipping.
   ''Ouais, ce sont des erreurs de chipping, a-t-elle repris, mais si j'avais placé ma balle sur le vert, je n'aurais pas été obligée de faire ces petits coups d'approche et il n'y en aurait pas eu d'erreurs de chipping...''
   Trois oiselets au 9, 13 et 15e trous ont toutefois effacés ces erreurs.
   Du travail
   Maude-Aimée Leblanc a parlé d'une partie avec des hauts et des bas lorsqu'elle a quitté le dernier trou après la troisième ronde de ce vendredi.
Maude-Aimée Leblanc sait qu'elle devra travailler fort ce samedi.
   ''J'avais de très bons coups suivis tout de suite de très mauvais coups, a-t-elle émis les dents un peu serrées. Avec mes wedges,la balle partait vers la droite. Je ne comprends pas, je n'ai jamais fait cela.''
   Bien qu'elle soit confiante, elle ne cachait pas que sa position n'est pas ce qu'il y a de mieux à la veille des jours décisifs.
   ''Je suis positive pour la prochaine ronde, a-t-elle raconté, mais je sais trop bien que beaucoup de travail m'attend si je veux jouer dimanche.''
   Donc, à l'issue de la quatrième ronde de ce samedi, les 70 meilleures (et égalité), sur les 154 joueuses inscrites, pourront continuer dimanche. À la fin du tournoi, les 20 premières obtiennent leur carte sans restriction de la LPGA, et celles terminant entre la 21e et la 45e position auront un laissez-passer restrictif.
   La Sud-coréenne Ha Na Jang mène le bal avec un total de 205, soit moins 11.


 *Droits d'auteur Martial Lapointe. Toute reproduction de ce texte doit recevoir l'approbation de l'auteur.   

jeudi 4 décembre 2014

actualité : qualifications LPGA 2014 - 1


   Daytona Beach, Floride - L'une a pris le départ au matin à 8h33, l'autre à 9h17. La veille, la première a joué 71, la seconde, 76. Elles n'ont qu'un but d'ici ce dimanche: jouer du golf parfait pour ainsi entreprendre la prochaine saison avec les meilleures au monde, retourner au sommet, sur le circuit de la LPGA.
   Sara-Maude Juneau de Québec et Maude-Aimée Leblanc de Sherbrooke bataillent depuis mercredi pour obtenir à nouveau leur carte de la LPGA. Elles souhaitent retourner sur le grand circuit en 2015, comme cela avait été le cas en 2013. Elles participent donc au stage final des qualifications qui se tient à Daytona Beach en Floride.
   Lors du dernier tournoi du Symetra Tour, circuit école de la LPGA, elles avaient bien failli obtenir cette précieuse carte sans être obligées, ce mois-ci, à passer par les qualifications. Maude-Aimée avait dominé le tournoi les trois premières journées mais avait glissé de quelques rangs lors de la dernière ronde, tandis que Sara-Maude était revenue parmi les dix meilleures pour ensuite perdre quelques places à la fin de la compétition. Toutes deux avaient échoué de peu et doivent maintenant participer à ce stage final.
   24e à égalité
   Juneau se retrouve 24e à égalité avec 21 autres golfeuses après la première ronde. Elle a calé pas moins de cinq oiselets, dont trois sur le neuf de retour qui ont toutefois été enterrés par deux bogeys et un double bogey.
   Quant à Leblanc, elle a connu une premier neuf (elle partait sur le neuf de retour) plutôt difficile avec cinq bogeys. Sur l'autre neuf trous, elle a joué moins un, soit deux oiselets et un bogey.
   La meilleure Canadienne est Rebecca Lee-Bentham, de Toronto, à moins deux, soit 70. Elle se retrouve à quatre coups de la meneuse, l'Américaine Cadey Grice qui a joué 66.
   Plusieurs Canadiennes
   Les deux Québécoises ne sont pas les seules, loin de là, à représenter le Canada dans cette suite de cinq rondes où leur avenir pour les douze prochains mois (et peut-être le reste de leur carrière) se joue. Pas moins de onze Canadiennes au total tentent leur chance.
   Parmi elles, la vétéran Lori Kane (plus 6 en première ronde), de l'Île-du-Prince-Édouard, est du nombre. Celle qui a déjà à son actif quatre victoires sur le circuit de la LPGA, doit elle aussi refaire ses classes pour demeurer avec les meilleures en 2015.
   La délégation canadienne à ces qualifications est la plus importante avec celle de la Corée du Sud qui compte elle aussi onze participantes. Tout juste derrière, on remarque l'Australie avec neuf joueuses, la Thaïlande avec sept et la Suède et la France avec six golfeuses.
   Quand on pense que le monde du golf n'est pas en très grande forme au pays, cette forte délégation canadienne qui vise à atteindre les sommets nous incite à retrousser le coin des lèvres et à y voir quelque chose de très encourageant!
   Les 20 meilleures
   Quelque 154 professionnelles s'affrontent jusqu'à samedi soir. Pour la ronde finale du dimanche, elles ne seront plus que 70 et, de ce nombre, les 20 meilleures obtiendront leur carte de la LPGA avec plein privilèges. Celles se qualifiant entre la 21e et la 45e position, recevront un laissez-passer ''conditionnel''.
   Outre Lori Kane, quelques autres noms apparaissant sur la liste des pros inscrites ne sont pas très étrangers aux amateurs de golf. Trois joueuses tenteront d'aller rejoindre leur soeur sur le grand circuit, soit Ju Young Park (Hee Young), Ariya Jutanugarn (Moriya) et Madison Pressell dont la soeur Morgan est une figure bien connue du circuit.
Cheyenne Woods tente elle aussi de jouer sur la LPGA en 2015.
   Une championne du US Open essaiera elle aussi à regagner sa place avec les meilleures, soit Birdie Kim. Cette dernière avait été la première surprise de voir sa balle, au dernier trou du tournoi en 2005, entrer dans le trou après s'être élancée de la fosse de sable en bordure du vert. Elle prenait ainsi la tête par deux coups et enlevait par la même occasion toute chance à Morgan Pressell, justement. Celle-ci attendait derrière, dans le dernier groupe, et quand elle a vu la balle de Kim disparaître sur le vert, elle savait que le tournoi venait de lui échapper.
   Une autre joueuse à surveiller est Cheyenne Woods (moins 4 en première ronde), la nièce d'un certain Tiger qui a en poche pas moins de 79 victoires sur les circuits professionnels. En 2014, Cheyenne Woods a participé à cinq tournois de la LPGA, le circuit qu'elle souhaite, tout comme Juneau et Leblanc, atteindre pour de bon. Golf Martial Lapointe y sera pour vous tenir au courant du travail des Québécoises.

Lien pour résultats: http://www.lpga.com/golf/owned-event-pages/qualifying-tournament.aspx

 *Droits d'auteur Martial Lapointe. Toute reproduction de ce texte doit recevoir l'approbation de l'auteur.

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Très grosse nouvelle dans le monde du golf à Québec avec l'arrivée de B2Golf au sein de l'entreprise Golf Évolution sur Bouvier à Québec. Le groupe de pros de la rive sud, Pierre-Luc Bergeron, Maxime Beaulieu, Nicolas Fortin et Pierre-Luc Darveau continueront d'opérer les activités dans les locaux de l'UQAR à Lévis pendant l'hiver, tout en se joignant à l'équipe de la rive nord composée de Keven B. Tremblay, Vincent Aubert, Yvan Beauchemin et Jason Lambert. ''Cela va être un gros club de golf hivernal'', se plaît à dire Pierre-Luc Bergeron qui invite les amateurs de golf à des journées portes ouvertes cette fin de semaine. Le centre d'exercice couvre 7750 pieds carrés, compte 20 espaces de frappe, un vert pour les coups roulés, un autre pour les approches, une fosse de sable et plus encore. Pour plus d'information: 418-522-4779.
 

lundi 1 décembre 2014

parcours : park ridge


   Lake Worth, Floride - Quand on sait que la Floride est une immense plaine marécageuse sans fin, se retrouver au club de golf Park Ridge devient alors toute une expérience. Il y a d'abord l'incrédulité qui s'installe, le doute, même, puis peu à peu, le ravissement. Et à la fin de la partie, on est tout simplement comblé!
   Sur le logo du club Park Ridge, à Lake Worth, près de West Palm Beach, il y a des courbes stylisées donnant à penser que le terrain court à travers des collines. On le rappelle, la Floride est une plaine à l'infini et quand il y a des collines, ce sont des déchets qui y sont entassés. Et c'est le cas de ce terrain de golf, un ancien lieu de déchets solides et de débris de toutes sortes sur lequel on y a construit un terrain de golf!
   Les odeurs en moins, bien sûr, puisque ce site de remisage des déchets est fermé depuis des années. L'idée d'y construire un parcours de golf a germé au début des années 2000 et, en 2007, le club accueillait ses premiers golfeurs. L'association entre les autorités du comté et les dirigeants de l'entreprise Solid Waste Authority a conduit à ce projet.
   Des allures de links
   Une idée originale puisque contrairement à tous les autres terrains de ce secteur, on doit tenir compte des dénivellations sur chacun des trous. Et ça commence dès le premier trou; difficile d'y croire mais on doit s'élancer en direction d'un trou dont on ne voit pas le vert, caché derrière une colline! Puis cela continue sur cette note, celle de toujours se surprendre de calculer les coups en tenant compte des dénivellations.
Les verts sont en parfait état et très rapides.
   Les quatre premiers trous sont tous en montant au départ, mais se terminent avec une descente en direction des verts. Au cinquième, tout se passe en montant et, en plus, l'allée est dangereusement inclinée vers la gauche, vers les broussailles à éviter à tout prix.
   Au huitième, le trou jugé le plus difficile, le deuxième coup doit survoler un précipice tout en pente, vers le bas où se cache le vert. Une affiche au tertre de départ y a été installée pour guider les golfeurs tellement le trou est hors du commun, du moins en Floride.
   Il faut aussi affronter les vents. Ce qui donne d'ailleurs à Park Ridge des allures de links.
   Le parcours est une normale 72 comptant six normales 3, six normales 4 et donc six normales 5 dont quatre se retrouvent sur le second neuf trous.
   Des airs de Californie
   Sur le tertre de départ du 12e trou, on est encore étonné par l'expérience en cours, celle de se retrouver sur des collines floridiennes! Le tertre est surélevé, à ses pieds un vaste précipice au-dessus duquel plane, élégant et gracieux, un balbuzard à la chasse. Le ciel moutonné dessine des ombres sur l'allée. Le spectacle est à la fois beau et surprenant.
   ''Des airs de Californie en pleine Floride'', lance alors un compagnon de jeu.
   Tout à fait et ce genre de précipice s'étirant sous nos yeux, il y en aura plusieurs autres jusqu'à la fin de ce parcours unique, comme se plaisent à le rappeler les responsables du club. Et ils ont raison. D'autant plus que le club participe au programme Audubon Corporative Sanctuary, ce qui rassure lorsqu'on se retrouve sur une montagne de déchets.
   Le club Park Ridge est abordable et mérite d'être joué plus d'une fois, ce qui sera notre cas. Outre cette particularité de rouler au milieu des collines, il y a l'occasion de jouer un terrain de qualité, pas facile et où des qualifications pour la Honda Classic s'y sont déjà tenues.
   Ce fut une belle surprise, une surprise sur la colline!
Des collines en pleine Floride! Le club Park Ridge est unique en son genre dans cet état du sud.


 *Droits d'auteur Martial Lapointe. Toute reproduction de ce texte doit recevoir l'approbation de l'auteur.