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lundi 6 octobre 2014

actualité : relance


   Boischatel - ''Il ne faut pas dénaturaliser ce sport. Oui, les trous de 15 pouces à l'occasion, ou encore le ''soccer golf'' de temps en temps, mais si l'on veut maintenir le nombre d'adeptes d'une année à l'autre, il faut plutôt ajuster les longueurs de parcours en fonction du niveau d'habilité de chaque golfeur et golfeuse.''
   Dans la vague de réflexion pour relancer l'industrie du golf, les suggestions apparaissent ici et là depuis quelques années. Les terrains de 12 trous, les coupes de 15 pouces et le  footgolf où les participants, à coups de pied, doivent faire entrer un ballon de soccer dans un trou de 21 pouces, les idées émergent ici et là.
   Il y a aussi celle de varier les longueurs de parcours, sans même y placer divers jalons de départ, et elle est lancée par Fred Colgan, enseignant bien connu de Québec à la tête de l'académie de golf portant son nom, soit l'AGFC.
   ''Nous perdons des adeptes à chaque année parce que plusieurs d'entre eux ne se réalisent plus dans ce sport, soutient-il. Ils se lassent de ne jamais s'améliorer et même de voir leurs performances se détériorer. Il faut faire quelque chose pour leur donner le plaisir de continuer à jouer sans pour autant dénaturaliser la discipline.''
   De 200 000 à 100 000
   Selon lui, à une époque pas si lointaine, on estimait à 200 000, en Amérique du Nord, le nombre d'amateurs de golf qui quittaient ce sport à chaque année. Sauf qu'il y en avait tout autant, soit
200 000, qui s'initiaient au golf et remplaçaient par la même occasion ceux qui abandonnaient.
   ''Personne, de dire Colgan, ne se posait la question à savoir pourquoi autant de joueurs et de joueuses quittaient à tous les ans. Il y en avait 200 000 autres qui prenaient leur place, alors tout allait bien. Jusqu'au jour où de 200 000 nouveaux adeptes, il n'y en a eu que 100 000. Voilà que maintenant on ne construit plus de nouveaux terrains, mais on en ferme. Et on cherche des solutions.''
   Le pro de l'enseignement croit qu'il faut dorénavant aménager les parcours en fonction du coup de départ de chacun de amateurs. Tous se créent un parcours en fonction de la distance obtenue avec leur bois un.
Fred Colgan croit à des terrains aux distances ajustées.
   ''Il est souhaitable d'avoir au moins douze opportunités, lors d'une partie, d'atteindre les verts en coups réglementaires, explique-t-il. Le but, c'est d'avoir du plaisir mais quand on ne s'améliore jamais et, au contraire, notre niveau de jeu décline, cela ne donne pas le goût de continuer.''
   Il estime également que l'on pourrait même en venir à des terrains sans tertres de départs. Chaque joueur s'installe où il veut, selon la longueur qu'il a choisie pour chacun des trous. Dans ce cas-là, pourquoi ne pas installer plus de jalons entre les bleus pour l'élite et les rouges pour les femmes?
   ''Il y a des joueurs qui ont  pratiqué le golf de nombreuses années, précise Fred Colgan, et qui voient peu à peu la qualité de leur jeu décliner. Ils prennent de l'âge, leur habilités diminuent et les résultats ne leur plaisent guère. Mais aller dire à quelqu'un qui a déjà joué à partir des départs bleus d'aller s'élancer sur les jalons rouges, il ne voudra pas. Cela ne lui tentera même pas. Alors l'idée de s'installer là où la distance correspond aux longueurs souhaitées, même dans l'allée s'il le faut, apparaît plus juste pour tout le monde.''
   Sept golfeuses volontaires
   Lors du dernier camp junior de l'Académie de golf Fred Colgan, le printemps dernier en Floride, l'expérience a été tentée auprès des 18 participants. Le premier jour, tout le monde a joué le terrain sur une distance de 4600 verges. Pour pouvoir reculer le lendemain, il fallait jouer la normale ou mieux. La majorité reculait à chaque jour. Ceux et celles qui sont allés le plus loin, jusqu'à 7500 verges dans certains cas, ont d'ailleurs connu une excellente saison de golf cet été, notamment Charles-Éric Bélanger.
   Récemment, sept golfeuses du club Royal Québec ont joué une ronde sur une distance de 4500 verges, plutôt que 5400. On parle de bonnes joueuses dont l'index varie entre plus 2 et plus 11. Elles ont apprécié.
   ''J'ai aimé, a commenté Hélène Labrie, l'une des bonnes golfeuses de la région, mais pour moi le golf demeure un sport de compétition et je préfère jouer des terrains de 5400 verges et plus. Le golf est un sport merveilleux qui peut être joué à tout âge et sur des distances variées.''
   Quelques-unes ont fait la comparaison entre les terrains au Québec et ceux joués en hiver dans les états plus au sud. ''Ça ne roule pas ici, dans les allées'', ont-elles dit pour la plupart.
   ''Quand j'étais au Bic, à Rimouski, a raconté Sylvie Morais, le terrain me permettait de jouer d'excellentes rondes. J'ai même le record du parcours à 68. Mais depuis que je suis au Royal Québec, la longueur du parcours et les allées où la balle ne roule guère me rendent la tâche plus difficile.''
   Quelque part, l'idée est de permettre à chacun et chacune d'avoir de l'intérêt à jouer en se confectionnant un parcours selon une longueur idéale. Aux membres intéressés, maintenant, de faire des démarches dans ce sens auprès des directions de clubs.
   ''On perd des adeptes souvent parce
qu'ils ne sont pas satisfaits de leur jeu, termine Fred Colgan. Si on peut les aider à rester plus longtemps actifs, tant mieux. C'est pas facile d'améliorer des adultes. On peut diagnostiquer leurs problèmes et les aider. Mais de là à leur permettre de jouer avec aisance des terrains de 7000 verges et plus, c'est une autre histoire. Vont-ils vouloir faire comme les juniors et aller s'entraîner en gymnase, faire du work out et autres exercices comme les pros?''

*Droits d'auteur Martial Lapointe. Toute reproduction de ce texte doit recevoir l'approbation de l'auteur.
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L'expérience du footgolf au club Lac Saint-Jean

   Après les bâtons, les coups de pied! C'est ce que les membres et visiteurs au club de golf Lac Saint-Jean, près d'Alma, ont pu voir à quelques reprises au cours de la dernière saison. En effet, en fin d'après-midi, quand l'achalandage diminuait, la direction du club invitait les amateurs de soccer à jouer sur son terrain au footgolf.
   ''Notre objectif a été atteint, de dire le pro Keven Fortin-Simard. Vers 15h, bien souvent, c'était tranquille au club. Alors des amateurs de soccer venaient jouer. En moyenne, on a eu une cinquantaine de personnes à chaque semaine pour le footgolf.''
   Un petit tournoi en fin de saison a lui aussi attiré plus de 50 joueurs qui ont formé des équipes pour l'occasion. Selon le professionnel du club, l'expérience va être renouvelée l'an prochain.
   En gros, le principe est d'atteindre, à coups de pied dans le ballon, un trou de 21 pouces de diamètre sur les mêmes principes du golf. Le trou en question se trouve soit dans l'allée, soit dans le rough. Un couvercle y est déposé lorsque les amateurs de golf y jouent leur ronde. Les normales trois sont longues entre 60 et 100 verges, les normales quatre entre 100 et 160, tandis que celles de cinq couvrent entre 160 et 230 verges.
   ''On voulait aussi démystifier un peu l'image parfois austère que les gens ont du golf, a ajouté Keven Fortin-Simard, et on a aussi atteint notre objectif de ce côté-là.''


*Droits d'auteur Martial Lapointe. Toute reproduction de ce texte doit recevoir l'approbation de l'auteur.

1 commentaire:

  1. Excellente initiative qui devrait être encouragée dans tous les clubs!

    Le programme "Tee it Forward" créé par la PGA et le USGA est un programme dans la même lignée. Celui-ci invite les joueurs à jouer de jalons avancés pour rehausser l'agrément qu'ils pourraient avoir en jouant au golf. Ce programme vaut la peine d'être mis de l'avant par tous les clubs.

    Je vous invite à consulter la page suivante pour plus de détails :
    http://www.yannickpilongolf.blogspot.ca/p/le-programme-tee-it-forward.html

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