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mardi 14 octobre 2014

compétition : collégial canadien 2



   Québec - Quand on demande à Hugo Bernard, 19 ans, qu'est-ce qu'il veut faire plus tard, dans la vie, il répond sans aucune hésitation, un petit sourire au coin des lèvres mais tout de même très sérieux : ''Gagner des tournois sur le circuit de la PGA.''
   Rien de moins! Non seulement veut-il un jour se retrouver sur le plus grand circuit de golf au monde, il veut y aller pour gagner le plus souvent possible.
   Alors à son coach Benoît Lemieux, du collège André-Laurendeau de Montréal, on pose la question: Qu'est-ce qui retient l'attention quand on suit Hugo Bernard depuis des années? Lui aussi y va aussitôt d'un rictus amusant avant de répondre : ''Trois mots: discipline, discipline et discipline.''
   ''Hugo frappe des coups semblables à ceux effectués par les meilleurs joueurs de la planète, explique Benoît Lemieux. Il poursuit son apprentissage, sait qu'il y a encore certaines choses à améliorer, mais il fait tout cela de façon très, très disciplinée.
   ''Je le suis depuis plusieurs années, continue l'entraîneur. Il a déjà été un athlète plutôt paresseux. Au secondaire trois, il a pris une pause du programme sports-études. Mais quand il est revenu, l'année suivante, il n'était plus le même. Depuis le secondaire quatre, on a affaire à tout un bon joueur! Il a toujours eu beaucoup de talent, c'est un excellent gaucher, mais depuis ce retour il agit comme un pro.''
   Honnêteté
   Oui, d'accord, le jeune joueur, qui part parmi les favoris pour gagner le Championnat collégial canadien débutant ce mercredi au club Lorette, à Québec, fait preuve de beaucoup de discipline, depuis quelques années. Ce qui l'a d'ailleurs propulsé parmi les meilleurs espoirs du golf québécois.
Sauf qu'il y a une autre qualité dont il fait preuve et qui n'est pas passée inaperçue récemment, soit l'honnêteté.
   L'été dernier, son honnêteté a fait les manchettes quand au deuxième jour du tournoi Alexandre de Tunis, alors qu'il était meneur, il s'est lui-même retiré parce qu'il avait joué la veille avec un bâton endommagé, ce qui n'est pas permis en compétition.
   Tu as songé à cela toute la nuit et le lendemain tu as décidé d'en aviser l'arbitre?, lui a-t-on demandé.
   ''Non, pas du tout, lance le jeune homme homme de six pieds et trois pouces. Quand je suis arrivé au champ d'exercice, le matin de la deuxième ronde, j'ai vu que mon wedge avait un petit bris sur la prise. J'en ai tout de suite parlé à l'arbitre en sachant très bien que je serais disqualifié. Mais il fallait que je le fasse. C'est cela aussi, le golf, c'est de l'honnêteté.''
   Floride ou Tennessee
   Pour Hugo Bernard, il s'agit vraisemblablement de son dernier tournoi collégial canadien, cette semaine au Lorette. Il en est à sa dernière cession d'études à André-Laurendeau. Il lui reste à terminer quatre cours académiques lui permettant d'obtenir son diplôme et ainsi prendre la route, dès janvier prochain, des États-Unis.
Benoît Lemieux croit beaucoup en les chances d'Hugo bernard.
   ''Quelques universités, dont celle de la Floride, avec les Gators, entre autres, m'ont approché. Et cette semaine, des gens de l'Université du Tennessee viennent me rencontrer ici, pendant le tournoi'', mentionne-t-il.
   ''C'est pour cela que ce championnat est une belle occasion pour lui, de dire le coach Lemieux. Avec ses objectifs universitaires du côté des États-Unis, la compétition de cette semaine le plongera justement dans ce qu'il va vivre souvent là-bas. Pour lui, c'est une bonne épreuve et je suis confiant qu'il peut la gagner. Il est ici pour cela.''
   ''Je devrai être patient, lance de son côté le principal intéressé. Cela se passe sur trois jours, 54 trous, c'est un bon défi. Mais j'aime les défis, surtout s'ils sont gros.''
   Par 13 coups!
   Cet été, Hugo Bernard a délaissé les circuits amateurs de la province pour se concentrer sur les tournois collégiaux. Ce fut une bonne idée, estime son entraîneur, et ce fut même payant. Il a remporté le championnat provincial, récemment, en jouant 68 et 69, devançant son plus proche rival par 13 coups.
    Après avoir quitté l'Alexandre de Tunis, il n'a pas vraiment bien joué la semaine suivante au Duc de Kent. Quant au Championnat amateur provincial, il n'y est pas allé. Il a préféré aller travailler comme cadet de Dave Lévesque, lors de l'Omnium canadien.
   ''Ce fut une belle expérience, dit-il, une belle occasion de côtoyer les meilleurs, d'une certaine façon.''
   Il a vu à quel point les Furyk, Kuchar, Watney et compagnie savent rester concentrer sur ce qu'ils ont à faire, à quel point tout leur entraînement est axé sur eux, nullement sur ce que les autres joueurs font. Alors effectivement, une très belle occasion pour lui de voir ce qu'il doit lui-même faire car, après tout, c'est là qu'il veut aller? Il le dit lui-même sans jamais hésiter, il veut gagner sa vie plus tard en remportant des tournois de la PGA.
  

*Droits d'auteur Martial Lapointe. Toute reproduction de ce texte doit recevoir l'approbation de l'auteur.

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