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mardi 22 avril 2014

réflexion : la relève


  Lévis - Depuis toujours, la continuité, la survie repose sur la relève. C'est une évidence. Quand on parle de l'industrie du golf plongée en pleine crise, est-ce qu'on fait tout pour justement s'assurer d'avoir une relève?
   Si on organise une fête et qu'on invite des jeunes à y participer en leur précisant qu'il y aura de la musique d'une autre époque, on risque de ne pas en attirer beaucoup. Au même titre, je crois, que d'imposer une tenue vestimentaire de "mononcle" à des ados. Je ne dis pas qu'il faut faire sauter tous les codes pour accueillir de jeunes golfeurs, mais si rien n'est fait pour au moins adapter un peu les règles et conduites à cette relève tant souhaitée, elle ne sera pas au rendez-vous.
   Le mot "adapter" apparaît comme l'une des clefs pour mettre fin aux difficultés que connaît le monde du golf. C'est du moins l'avis d'André Raymond avec qui l'on s'est entretenu à ce sujet.
   Période d'adaptation
   Le directeur général et professionnel gestionnaire au club La Tempête, à Lévis, semble agacé par le terme "crise" quand il est interrogé au sujet des moments pénibles que connaît l'industrie depuis quelques années. "Elle est où la crise quand un type comme Donald Trumps investit 250 M$ au Doral, en Floride?, réplique-t-il.
   Il en convient, la demande ne suit pas l'offre, alors il parle davantage d'une période d'adaptation dans laquelle le milieu du golf doit s'engager.
   "Pour survivre, dit-il, des clubs ont posé des gestes nuisibles comme vendre des parties de golf en-dessous de leur prix coûtant. Maintenant, l'heure est à la réorganisation, l'innovation, l'invention. On doit absolument passer par là. Il y aura des gagnants et des perdants. Peut-être que des terrains de 18 trous devront être convertis en neuf trous? Je ne sais pas. Une chose est sûre, il faudra s'adapter à cette nouvelle réalité, celle où il y a encore de nombreuses personnes qui jouent au golf mais qui le font moins."
   Initiative d'en haut
   Celui qui est à l'origine du concept ayant mené à la création du club La Tempête, reconnaît l'idée d'attirer les jeunes pour relancer l'industrie, mais comprend aussi très bien la position des clubs hésitants face à une plus grande place à accorder aux jeunes.
   "Les gens qui travaillent veulent jouer au golf la fin de semaine et si on les en empêche pour laisser plus de départs aux juniors, explique André Raymond, ils ne renouvelleront pas leur abonnement. Déjà que certains étés, il faut composer avec une météo capricieuse. Dans ce contexte, parfois de survie, il est très difficile de demander des efforts dans ce sens aux clubs."
   Des initiatives doivent donc être prises et, dit-il, les idées ne manquent pas nécessairement. Il donne l`'exemple du projet drive, chip and putt lancé aux États-Unis où les jeunes participants avaient la chance de se retrouver à Augusta lors du Tournoi des Maîtres.
   "C'est encourageant de voir une telle initiative venant d'en haut, créée par des intervenants majeurs dans l'industrie comme ceux du Augusta National, se réjouit-il. Donc, des idées, il y en a. Maintenant peut-on les financer? Est-ce que les gouvernements, qui doivent toujours couper, peuvent aider?
   "Et va-t-on privilégier le golf? Quand j'étais jeune, l'hiver, on jouait au hockey, l'été, à la balle. Il y a plein d'arénas, au Québec, et plein de parcs de baseball. Maintenant, ce sont des terrains de soccer", conclut-il.




*Droits d'auteur Martial Lapointe. Toute reproduction de ce texte doit recevoir l'approbation de l'auteur.

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