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jeudi 26 juin 2014

parcours : lorette



  Québec - Il y a cinq ans, Jean Mercure combattait le cancer de la prostate. À cette époque, le matin il allait subir ses traitements de radiothérapie puis se rendait jouer au golf au club Lorette. Aujourd'hui, il n'hésite pas à dire que c'est sa maladie qui, en quelque sorte, fait qu'il soit maintenant pro de ce parcours de golf situé à Québec.
   "Effectivement, lance-t-il, lui-même un peu étonné, c'est assez spécial à dire, mais si je suis pro au Lorette, aujourd'hui, c'est parce qu'après les traitements, je n'avais rien d'autre à faire que d'aller au golf et c'est là qu'on m'a approché. Le club cherchait un nouveau professionnel en titre et les gens avec qui je jouais m'ont recommandé. Et voilà, ça fait cinq ans et je viens de renouveler pour trois autres années.''
   Ce n'est surtout pas un homme qui veut se faire prendre en pitié qui raconte son aventure, loin de là. Il suffit d'échanger quelques minutes avec Jean Mercure pour comprendre qu'on a devant soi un gars joyeux et qui, comme il insiste pour le dire, aime créer de l'ambiance, aime aller vers les gens et discuter avec eux dans la gaieté et la bonne humeur.
   ''Quand on m'a offert le poste, rappelle-t-il, j'ai bien précisé que je ne voulais pas être un pro qui passait 40 heures dans la boutique, sinon je n'étais pas leur homme. Je joue maintenant entre 75 et 100 parties par saison, ce qui fait que je côtoie, chaque été, entre 175 et 200 membres différents.''
   Pas monotone
   Jean Mercure a débuté sa carrière dans le monde du golf justement au club de Lorette, vers la fin des années 70, comme assistant-pro à Henri Linteau. Il a quitté le milieu, plongeant dans le domaine des assurances pendant quelques années. Mais le sportif en lui voulait revenir. Les enfants plus grands, il renoue avec l'enseignement du golf, l'été, et l'hiver, avec les arts martiaux, ouvrant même deux salons Yoseikan Budo à Beauport et à Val Bélair, avant de faire son retour au Lorette.
   Avec un gars comme lui, qui a la parole facile, pas besoin de longues questions pour l'amener à ''vendre'' son club.
   ''Le Lorette, c'est mon terrain!'', s'exclame-t-il, enthousiaste à l'idée de parler de ce parcours qu'il considère très, très peu monotone.
   ''Il n'y a pas un trou pareil, souligne-t-il. Chaque trou est différent, a son cachet. Prenez les normales trois. Il y en a cinq au Lorette et chacune est totalement différente.
   ''Comme je l'ai dit, poursuit le pro, je joue souvent avec les membres. Parfois, j'en invite quelques-uns, au huitième trou, à venir voir tout en haut, sur le tertre de départ le plus éloigné, à quel point le coup d'oeil est magnifique. C'est vraiment beau! L'allée se dessine tout en bas et quand on regarde au loin, en direction du vert, on aperçoit le mont Castor en arrière-plan! De toute beauté! C'est cette image qui sert de fond d'écran sur mon ordinateur.''
   Et si on ne l'arrête pas, il enchaîne avec d'autres trous qu'il vous décrit telle une oeuvre d'art.
   ''Mettez une caméra sous un hélicoptère puis survoler le 18e trou, suggère-t-il, et vous allez voir toute une allée de golf!''
   Bonnes conditions
   Mais faut bien l'interrompre un peu et lui demander son avis sur les conditions du parcours. L'an passé, on ne le cachera pas, les verts du Lorette étaient plutôt dans une condition douteuse. Cette année, toutefois, il y a nette amélioration.
   ''On vient tout juste de recevoir un gros tournoi provincial féminin, mentionne Jean Mercure. D'accord, il y avait quelques défauts sur certains verts, mais la majorité étaient en excellent état. Les joueuses, à la fin du tournoi, nous ont remerciés de leur avoir livré un terrain aussi beau en sachant que les conditions météo du printemps ne nous avait guère aidés.''
   Pas de doute, cet été, le parcours du Lorette offre des conditions de jeu nettement meilleures, le terrain est en très bon état. Le club accueille de plus en plus les visiteurs, y allant même d'intéressants prix en après-midi. Et si vous êtes de ceux et celles qui souhaitent en profiter, ne vous surprenez pas si, à votre arrivée, un type se pointe et décide de vous faire un brin de jasette. C'est le pro du club, Jean Mercure et ce gars-là, il aime les gens, il aime la vie. Et il a le Lorette dans le coeur...

*Droits d'auteur Martial Lapointe. Toute reproduction de ce texte doit recevoir l'approbation de l'auteur.

1 commentaire:

  1. En plein l'homme qu'ont connait!!!! Et en passant ont est chanceux d'avoir un pro comme lui toujours de bonne humeur avec un grand coeur !!!

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