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jeudi 4 septembre 2014

compétition : championnat de québec 1

   Lévis - ''Je n'ai aucune superstition. Au golf, c'est tellement technique: tu choisis puis tu exécutes. Personne ne va te plaquer, il n'y aura aucune craque dans la glace qui va jouer contre toi'', lance sur un ton quasi monocorde Yvan Beauchemin, serein comme pas un.
   Début de semaine au club La Tempête à Lévis, on se croirait dans une fourmilière. À l'approche du jour J, on bouge partout, on se croise les bras chargés ou la tête ailleurs, préoccupé, en s'échangeant de rapides saluts. On installe des câbles, on décharge des camions, on monte des tentes, on dispose des cordages, on vérifie les cuisines, on vide des boîtes... oui, une fourmilière où tout un chacun besogne dans une atmosphère fébrile, presque tendue.
   Tout le monde? Non, pas Yvan Beauchemin, un des pros du club qui, dès ce vendredi, s'élancera en compagnie des légendes du golf qui participent au Championnat de Québec.
   ''Je suis peut-être un peu anxieux, confie-t-il sur le bout des lèvres. J'ai surtout hâte. Hâte de commencer le tournoi. Je m'y prépare depuis le début de la saison, je sais pas mal à quoi m'attendre, je suis prêt. Alors tant mieux si l'événement est enfin arrivé!''
   Nervosité
   Le pro de 56 ans n'en est pas à son premier tournoi de la sorte et il sait donc à quoi s'en tenir. Il comprend aussi toute l'agitation, toute la nervosité qui en gagne plus d'un.
   ''J'ai vu cela à quelques reprises: des joueurs qui vont à l'écart du premier tertre de départ pour vomir ou, encore, qui ne sont pas capables de placer leur balle sur le tee tellement leur main tremblait, relate-t-il. C'est normal. On parle de quelque chose de gros, de très gros! Il n'y a rien de plus haut que cela sur la planète pour les golfeurs de 50 ans et plus.''
   Yvan Beauchemin aime bien comparer le golf au rythme de la vie. ''Le golf, c'est une belle leçon de vie'', dit-il souvent.
   ''Si tu restes calme dans la vie, tu vas l'être aussi sur le terrain de golf, soutient-il. Si tu es heureux dans la vie, c'est la même chose, tu le seras aussi sur le parcours.''
   Savoir dire non
   Le compétiteur d'expérience admet que les attentes seront fortes du côté des golfeurs québécois qui participent à l'événement. Les amateurs du Québec souhaitent sûrement que l'un d'eux se démarquent. Les joueurs eux-mêmes, croit-il, se mettent un peu plus de pression car ils veulent surtout bien faire pour cette grande occasion.
   ''Mais il faut remettre les choses dans leur contexte, rappelle-t-il. Pour les gars qui sont actifs à temps plein sur ce circuit, ce n'est qu'une fin de semaine de plus dans leur calendrier. S'ils connaissent une mauvaise fin de semaine, c'est dommage, mais il y aura d'autres tournois au cours de la saison.
   ''Pour les joueurs québécois invités ou qui se sont qualifiés, poursuit le pro de La Tempête, l'occasion est unique. Ils veulent bien faire car ils n'auront peut-être pas d'autres occasions de se reprendre.''
   L'expérience acquise lors des années antérieures lui permet donc d'aborder la compétition à venir dans un esprit plus calme, lui permet aussi de gérer mieux son temps.
   ''Je sais aussi dire non, maintenant. Je ne bouderai personne, mais je vais me limiter à certaines activités pour être en mesure de mieux aborder le tournoi. Je vais m'entraîner sans exagérer et je vais me promener sur le terrain pour les repères.''
   Langer et le virus du putter
   Yvan Beauchemin a connu un très bon début de saison, remportant l'Omnium printanier et terminant troisième au second tournoi. Puis, le calme, les titres et bonnes positions se faisant plutôt rares. N'empêche, son golf est actuellement à point et il croit toujours pouvoir se démarquer.
   ''J'ai attrapé un petit virus du putter mais là, c'est corrigé, lance-t-il. J'ai regardé Bernhard Langer, qui joue aussi avec un long putter, et j'ai remarqué que sa posture demeurait stable lorsqu'il s'exécutait. J'avais tendance à bouger le haut de mon corps. Mes roulés sont maintenant meilleurs.''
   Depuis qu'il a obtenu son laissez-passer, ce printemps, Yvan Beauchemin répète qu'il faudra un score final entre moins 11 et moins 17 pour l'emporter.
   ''Tout dépend du vent, explique-t-il. S'il va en sens inverse, c'est là qu'un moins 11 sera une très bonne marque. Si les conditions sont bonnes, moins 16 ou moins 17 devrait être la marque gagnante.''
   Est-il toujours confiant de jouer dans ces chiffres comme il pouvait l'être en début de saison?
   ''Je l'ai dit, mon jeu est à point. Mon expérience m'aide aussi à mieux gérer l'événement. De plus, je suis chez moi, sur mon terrain. Je ne dormirai pas dans un motel ou chez des amis. Le soir, après la partie, je vais rentrer à la maison. C'est un gros plus!''
   Outre Beauchemin, deux autres Québécois seront du groupe, soit Rémi Bouchard et Marc Hurtubise.


*Droits d'auteur Martial Lapointe. Toute reproduction de ce texte doit recevoir l'approbation de l'auteur.

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