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jeudi 11 septembre 2014

compétition : championnat de québec 6


   Québec - Quand il a allumé son téléphone cellulaire, lundi matin, David Skitt, le directeur du Championnat de Québec, avait un message de Jay Haas, l'un des pros les plus populaires. Ce dernier tenait à faire savoir que ses confrères du Champions Tour et lui avaient vraiment apprécié le tournoi, qu'ils n'en revenaient pas de l'immense foule et qu'il s'agissait du meilleur événement auquel ils avaient participé cette année.
   De tels bons mots ne pouvaient qu'entraîner de plus belle David Skitt dans un tourbillon d'émotions, tourbillon qui fait rage depuis dimanche soir, depuis la fin spectaculaire du Championnat de Québec.
   ''Je me pince encore pour me convaincre que tout cela est bien réel'', lance-t-il au bout du fil. Même si l'entrevue se déroule au téléphone, il est facile de deviner que le directeur de Synchrosports est encore tout fébrile et étourdi par les derniers événements. Il est volubile et n'arrive pas à cacher tout cet enthousiasme que lui a procuré son passage dans la vieille Capitale, comme s'il avait toute la misère du monde à retomber sur terre après une si belle aventure.
   Au-delà de nos attentes!
   ''Plus de 50 000 visiteurs pour la durée du tournoi, c'est un record de foule, un record dans toute l'histoire du tournoi! C'est bien au-delà de nos attentes! Quand on a décidé de venir à Québec, on ne savait justement pas à quoi nous attendre. On se disait qu'on allait de l'avant, peu importe ce qui arriverait. Et voilà qu'on obtient un tel succès, c'est tout simplement incroyable!'' dit-il du même souffle, toujours emporté.
   Et si ces résultats étaient un signe? Si toutes ces belles choses qui se sont produites au club La Tempête, il y a quelques jours, confirmaient l'arrivée en bonne et due forme de Québec comme étape régulière sur le Circuit des Champions? Ou du moins, officialisait une alternance entre Montréal et Québec d'une année à l'autre?
   ''Je ne peux rien dire, rien annoncer dans ce sens, a assuré David Skitt. Sauf qu'on se doit maintenant de bâtir quelque chose à partir de toute cette belle énergie qui est la nôtre au lendemain du Championnat de Québec.''
   Il convient que la ville de Québec demeure un endroit idéal pour la tenue d'un tournoi du Champions Tour mais n'ajoute rien pour confirmer un retour.
   Un rêve
   David Skitt ne le cache pas, il a parfois l'impression d'être dans un rêve. Le défi était grand d'amener ce tournoi à Québec, de reprendre les démarches de financement avec plusieurs nouveaux partenaires, de développer de nouvelles relations, bref de repartir presque à zéro. Et voilà que tout a bien fonctionné.
   Oui, encore maintenant, à 39 ans, il n'arrive pas toujours à croire à tout ce qui lui arrive. Pendant l'entrevue, il replonge dans ses souvenirs et, de nouveau, il a l'impression de rêver. Le petit gars de 12 ans, capitaine des juniors au club de Saint-Lambert, sur la rive-sud de Montréal, vite devenu passionné de golf avec une trentaine de ses amis, côtoie maintenant ses idoles d'enfance, côtoie les Jay Haas, justement, les Fred Funk, Sandy Lile, John Cook, Fred Couples, Scott Simpson, Billy Andrade, Brad Faxon et plusieurs autres. Tous de grands noms du golf qui aujourd'hui l'appellent par son petit nom et qui ont son numéro de téléphone personnel!
   ''De tous ces gamins qui s'amusaient sur ce petit terrain de golf il y a des années, raconte-t-il, nous sommes maintenant une vingtaine qui gravitent toujours dans le golf. Ce sport est rendu notre métier: certains sont pros, d'autres agissent comme représentants pour des marques de golf et moi j'organise ces tournois avec la PGA. On est rendus là! Et ce n'est pas un rêve, c'est carrément la réalité!''
   Petite famille
   Il reste encore bien du travail sur les planches de Synchrosports même si l'événement est terminé. Toutes les installations à démonter, les dossiers à fermer et déjà le prochain tournoi, le Championnat de 2015, à préparer.
   ''Je suis très fatigué mais ça va, précise David Skitt. Pour un tournoi de cette envergure, on doit travailler des mois et des mois à l'avance. C'est normal que la fatigue s'installe un peu au lendemain de la ronde finale.''
   Sa petite famille l'a bien sûr suivi à Québec. C'était la première fois qu'il s'occupait du tournoi et que sa fillette Heidi ne dormait pas à la maison. Parfois, il allait la voir à la salle de presse où sa compagne travaillait et ces brèves retrouvailles comblaient père et gamine. De petits moments de bonheur si précieux et si beaux à voir.
   ''On va sûrement se reposer bientôt en famille'', lâche-t-il avant de raccrocher encore, de toute évidence, fébrile car lorsqu'il parle des siens, il est tout aussi enflammé que s'il parlait de tournoi de golf. Un passionné, un vrai, entier, pas de doute à ce sujet.



*Droits d'auteur Martial Lapointe. Toute reproduction de ce texte doit recevoir l'approbation de l'auteur.

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