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lundi 1 septembre 2014

parcours : manoir richelieu


   
   La Malbaie - D'une fois à l'autre, on n'y croit pas, on ne peut imaginer spectacle aussi beau et grandiose. Et pourtant, la magie opère à chaque fois: les longues pointes de montagnes presque bleues, enveloppées d'une bruine s'élevant du fleuve majestueux à leurs pieds, et tranchant l'horizon azuré envoûtent à coup sûr les golfeurs.
   Tout en haut, au chalet du club de golf du Manoir Richelieu, à La Malbaie, près du premier trou du parcours Saint-Laurent, le décor ne laisse personne indifférent. Coup d'oeil à gauche, puis à droite, peu importe, la vue est splendide, rendant presque impossible l'obligation de garder les yeux sur la balle pour ne pas rater son coup.
   C'est devenu un détour forcé, un pèlerinage obligatoire, il faut aller jouer au moins une fois par été au Manoir Richelieu, à La Malbaie, dans Charlevoix. Oui, la vue splendide en vaut la peine mais le parcours de 27 trous plaît tout autant que le paysage, ce qui fait dire au directeur des lieux, Jean-Philippe Moffet, qu'on va certes jouer au golf au Manoir Richelieu, mais qu'on va aussi ''y vivre une expérience''.
   ''C'est unique, lance-t-il sans hésiter. Aucun golf au monde n'offre ce type d'expérience avec un sentier de ce genre qui relie l'hôtel et le terrain. Nos points de vue sont spectaculaires!''
   À sa 15e saison
   Enfant, Jean-Philippe Moffet se plaisait à ramasser les balles dans le champs d'exercice du club Charny sur la rive sud de Québec. Sa passion du golf l'a amené jusqu'au statut de pro et, de là, il s'est retrouvé en 2000 adjoint de Norman Doyle, le professionnel du Manoir Richelieu. Il en est donc à sa 15e saison et il occupe le poste de directeur depuis 2006.
   Il a été témoin des transformations majeures qu'a connues le terrain à partir de 2002 et qui se sont échelonnées jusqu'en 2004. Cette année-là, la chaîne Fairmont offrait enfin aux golfeurs du Québec et à ses clients venant de partout dans le monde, un parcours totalement repensé, adapté aux réalités du golf moderne. Tout cela grâce à son milieu naturel de toute beauté et à la qualité de son design, comparable sans aucune gêne à de grands resorts de renommée internationale.
   Ce terrain allie à la fois le pittoresque et le moderne, permettant de jouer sur des allées semées de bentgrass et des verts impeccables, rapides et réceptifs, dans un décor (oui, je sais, on le dit et on le répète) bucolique.
   ''Avec ses premiers trous qui offrent une belle vue sur le fleuve, explique M. Moffet, on insère toujours le parcours du Saint-Laurent dans le forfait de nos visiteurs. On leur laisse même du temps pour les prises de photos. On comprend que l'endroit plaît et que les gens souhaitent l'immortaliser sur un cliché.''
   L'essence du vieux parcours
   Les golfeurs évolueront ensuite sur l'un des deux autres neuf trous du parcours, soit le Tadoussac ou le Richelieu. Ces 18 trous sont une sorte de remodelage du terrain original.
   ''On a cherché à garder l'essence du vieux parcours'', précise le directeur.
   Lors de notre passage, la partie a débuté sur le Richelieu, parcours jamais joué auparavant si ce n'est à l'époque précédant les changements majeurs.
   Comme le Tadoussac, on devine les modifications apportées ici et là, parfois minimes, parfois majeures. D'ailleurs dès le départ, il est surprenant de s'élancer d'un endroit où, auparavant, il y avait un green, le trou ayant été inversé! L'imagination d'un architecte comme Darrell Huxham y a fait son oeuvre pour le plus grand plaisir des amateurs.
   Coups à l'aveugle
   En dessinant un tel terrain dans les montagnes, il ne faut pas s'étonner de retrouver encore quelques trous où des coups à l'aveugle doivent être effectués. C'est toutefois un inconvénient que la qualité générale du parcours fait vite oublier.
   En général, la prudence est de mise sur pratiquement tous les 27 trous. Parfois, les allées donnent l'impression d'être larges et invitantes pour s'élancer à volonté, sauf que des dénivellations font souvent rebondir la balle dans des endroits que l'on aurait préféré éviter.
   C'est justement le cas au premier trou du parcours Saint-Laurent, celui-là même qui fait perdre un peu de sa concentration avec le décor à admirer et les photos à prendre. Viser la gauche est de mise, quitte à atteindre une fosse de sable. Le trou demeure une courte normale cinq en descendant qu'on peut facilement atteindre en coups réglementaires.
   La petite normale trois qui suit offre elle aussi un coup d'oeil de carte postale, qui ne prépare pas nécessairement les golfeurs à ce qui les attend au troisième trou. Ce dernier, tout en descente et avec un vert peu accueillant, représente peut-être le trou le plus ''étrange'' du parcours. Compte tenu de la pente abrupte sur laquelle il a été dessiné, les voiturettes ne peuvent circuler sur les allées, obligeant la patience pour ceux et celles qui suivent. Pas facile non plus, sur ce trou, de voir tous les obstacles.
   Comme à Pebble Beach!
   Cette configuration, on le comprend, est ordonnée par le milieu, par les montagnes qui font aussi le charme des lieux. N'empêche, certains golfeurs nous ont confié qu'en raison de ce trou, ils préfèrent s'en tenir aux parcours Richelieu et Tadoussac qui offrent eux aussi des trous intéressants avec le fleuve en arrière-plan.
   D'autres joueurs sont plus élogieux et y vont de comparaisons qu'on pourrait croire audacieuses mais, tout compte fait, très justes. Le professionnel de golf fraîchement à la retraite, Yvon Bouchard, qui a grandi tout près du club, n'hésite pas à dire que le décor au Manoir Richelieu est aussi exceptionnel que celui de Pebble Beach en Californie et celui qu'on peut admirer sur certains terrains prestigieux à Hawaii. Pour en avoir été témoin, je confirme!
   Il en coûte entre 75$ et 149$ pour jouer le Manoir Richelieu. Selon Jean-Philippe Moffet, le club accueille surtout les gens qui achètent des forfaits avec l'hôtel, une formule plus avantageuse.


*Droits d'auteur Martial Lapointe. Toute reproduction de ce texte doit recevoir l'approbation de l'auteur.

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